3015 Jours de guerre en Europe

  1. PS : Attention, un train peut en cacher un autre.
  2. Le chemin de croix des socialistes
  3. Le premier accroc coûte… cher.
  4. De quoi l’élection du président polonais est-elle le nom ?

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1/ PS : Attention, un train peut en cacher un autre.

Faure l’a emporté de peu, certes, mais il faut le féliciter.

Nous savons que l’enjeu était grand et le résultat décevant pour les partisans de Nicolas Mayer-Rossignol, qui, uni à Hélène Geoffroy, Philippe Brun et Karim Bouamrane, pensaient l’emporter. Ils le sont tout autant pour Boris Vallaud, qui n’avait pas du tout envie de jouer les Orson Welles dans Le Troisième Homme, d’autant que ça se termine mal... Quant à O. Faure, avec 42 % sur l’orientation du parti lors du vote du 27 juin, il fait son plus mauvais score en 8 ans. Et sa réélection sur le fil, grâce au soutien de Boris Vallaud, son futur adversaire dans son couloir de nage présidentiel, cache à peine ce signe d’une fin de règne.

Personne n’a vraiment gagné, tout le monde a un peu perdu. Le PS n’est pas plus avancé, il n’y a toujours pas de ligne claire. 42 % pour le TO-A et 41 % pour le TO-C, ce n’est pas une clarification, c’est un statu quo, comme le dit Hélène Geoffroy. Au point, d’ailleurs, que selon Le Monde, O. Faure a fait une confidence, en marge de son passage sur BFM, qu’en cas de dissolution, devant la menace du RN, il n’exclut pas l’alliance avec LFI (ce qui a été confirmé par Johanna Rolland, sa première secrétaire déléguée). Comme il ne lui a pas échappé que l’extrême droite menace, nous voilà renseignés… Le PS est toujours coupé en deux sur la stratégie.

Mais pour autant, O. Faure est réélu, ceci est incontournable. Il faut faire avec.

Perdre une bataille électorale n’est jamais chose aisée, d’autant que l’enjeu n’était pas moins que le renouveau d’un PS très mal en point, en phase aiguë de SFIOïsation, et frappé d’un étrange « syndrome de l’imposteur » dans la gauche.

Certains seront tentés de jeter l’éponge, on peut le comprendre, mais la stratégie du divan et de la zapette est celle d’un enterrement rageur, pour paraphraser K. Mbappé après la défaite sur le fil de la France face à l’Espagne en football. D’autres caresseront l’idée d’une scission. C’est une question. Mais, indépendamment du fait que l’on ne scissionne pas sur un congrès perdu, c’est une démarche collective qui se cristallise sur un événement structurant. La scission des soc-lib en Angleterre, de Die Linke en Allemagne, voire de Papandréou en Grèce, sans évoquer la mort du PS italien à cause de sa siciparité n’est pas encourageante. Quant au PSOE espagnol, Pedro Sánchez menaça, s’organisa et revint prendre la tête des socialistes espagnols. En France, la scission du PSOP en 1938 avec Marceau Pivert ne fut pas concluante. La seule qui réussira – et encore – après-guerre dans la SFIO fut celle du PSA en 1958 avec Édouard Depreux à propos de la guerre d’Algérie et de l’arrivée au pouvoir du général de Gaulle : elle donna le PSU.

Sans le soutien du PCF, qui fit de Mélenchon son tête de liste aux Européennes, ce dernier aurait eu bien du mal à s’imposer dans l’espace public, comme c’est le cas pour Marie-Noël Lienemann et Emmanuel Maurel aujourd’hui au PCF, ou Benoît Hamon, réduit à faire de l’entrisme chez les Verts, à la France insoumise ou au PS.

À la veille des municipales, pour ceux qui connaissent le PS et la nécessité de garder le sigle pour un emprunt bancaire, c’est partir sans les maires – et je n’évoque pas les parlementaires. C’est la raison pour laquelle il faut un événement qui transcende les positions acquises.

D’autres, enfin, espéreront en R. Glucksmann, qui attend que l’amertume fasse son œuvre. Macron employa la même tactique face à un Parti socialiste excédé par les frondeurs. Le futur président pouvait espérer distraire une dizaine de milliers d’adhérents des cadres dans un parti de 85 000 adhérents. Mais aujourd’hui, avec 38 000 adhérents et 25 000 votants, le gain sera minime. Il affaiblirait l’opposition au gauchisme crypto-populiste dans le PS, sans propulser R. Glucksmann.

Il y a un autre chemin que ces vases communicants ou ces impasses. Il faut additionner plutôt que soustraire. Il faut plutôt jeter des ponts vers Glucksmann, Cazeneuve, les clubs, le Parti radical, etc., créer un espace social-démocrate avec une plateforme commune dédiée avec des adhésions collectives et individuelles. Bref, la création d’un espace commun travaillant à un programme commun pour les Français.

Il vaut mieux une sécession qu’une scission si O. Faure refuse d’amender sa position au congrès de Nancy. Une sécession vertébrée par un alliage entre l’humanisme populaire cher à Jospin et la social-démocratie de transformation crédible d’un Michel Rocard. Se battre dedans et dehors pour la primaire de gauche réformiste et un candidat de tous les "realo" de gauche, et l’organiser si O. Faure venait à entraîner le PS dans un nouvel effacement.

C’est une question structurante qui, à n’en pas douter, avec le risque du RN et la guerre en Europe, réveillera les énergies et fera venir des jeunes. Il ne s’agit pas d’une coquetterie ou d’une obsession mal placée. Seul un candidat socialiste – social-démocrate, sur une vraie orientation de transformation du quotidien des Français – peut rassembler au second tour toute la gauche, malgré les consignes de Mélenchon, et tout le centre droit et au-delà pour battre l’extrême droite.

C’est la leçon de Lula face à Bolsonaro au Brésil. Si nous ne le faisons pas, le PS deviendra une force d’appoint du bloc central ou du populisme de gauche. C’est la leçon de la Pologne, où ce sont les centristes libéraux qui ont tenté de faire barrage à l’extrême droite.

Le congrès s’achève sur une absence de stratégie majoritaire, de projet structurant pour les Français et de leadership partidaire et/ou présidentiel. Le combat pour une candidature social-démocrate à la présidentielle commence.

Vous me direz : ça tient du mythe de Sisyphe ton truc…
« C’est qu’en vérité, le chemin importe peu. La volonté d’arriver suffit à tout », répondait déjà A. Camus dans son livre éponyme.

Oui, il faut arriver à bâtir une candidature de la gauche responsable, seule à même de faire barrage à l’extrême droite.

Évidemment, nous en reparlerons. Car au PS, le congrès n’ayant rien réglé, rien n’est réglé.

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2/ Le chemin de croix des socialistes

Il faut être lucide sur l’état du PS, son blocage interne – je l’ai écrit la semaine dernière dans ma tribune (cf. Les instantanés n°130 de la semaine dernière et La Tribune). Mais il faut être aussi conscient de la course d’obstacles que le PS a devant lui. Il offre pas mal de rebondissements et d’opportunités.

Le dernier texte d'O. Faure avant le vote pour le premier secrétaire résume, s’il en était besoin, l’objectif de ce dernier:

« Avec votre soutien, j’entends poursuivre, consolider, amplifier notre travail commun. Je remercie chaleureusement Boris et ses amis pour leur soutien et leurs propositions que nous faisons nôtres, comme je remercie celles et ceux qui, lors de ce second vote, feront le choix de joindre leurs voix aux nôtres. Une fois la ligne stratégique tranchée, nous proposerons à toutes les sensibilités du parti de participer à la définition de notre projet. C’est autour de nos propositions communes que nous réunirons les conditions de notre unité. »

Le « et maintenant tous ensemble », pour sympathique qu’il soit, ne va pas de soi vu les divergences stratégiques, même si l’unité de façade est des plus probables. O. Faure n’ayant pas les moyens de gouverner seul vu le rapport de force. Et puis le premier secrétaire s’est engagé par écrit auprès de Vallaud en ce sens pour avoir son soutien. Après avoir dit « Partez » à ceux qui refusaient la NUPES, Faure lancera « Venez » tout en pensant « abdiquer ». C’est de bonne guerre. À la veille des municipales, tout le monde peut jouer embrassons-nous, folle ville ou laisser un « Faure-faible » gouverner seul. Cela ne change rien sur le fond. La seule question sera l’unité du texte d’orientation des sociaux-démocrates (TO-C) dans la réponse à cette manœuvre d’enveloppement.

Ce rassemblement des 3 textes d’orientation, pour être solide, nécessiterait comme dans le bon vieux Parti socialiste une synthèse. Mais O. Faure ne va pas s’ennuyer avec cela : pour lui, la controverse est tranchée. Les sociaux-démocrates continueront à penser ce qu’ils pensent en attendant leur heure. Bref, il y a deux pôles au PS, le congrès l’a confirmé, et cela durera jusqu’à la présidentielle.

Et dès les sunlights du congrès de Nancy éteints, le parcours du combattant socialiste commence.

D’abord la réunion autour de Lucie Castet début juillet, jetant les bases d’une primaire non mélenchoniste avec le soutien discret de Marine Tondelier. F. Ruffin a d’ailleurs immédiatement félicité Faure pour sa victoire parce que « cela ancre le PS à gauche et permet une alliance », dit-il sur BFM. L’animateur du groupe « Après », qui voyagea la veille du scrutin avec Faure en voiture vers Amiens dans l’espoir d’un médiatique pot commun, avant de disparaître lorsqu’il vit arriver Nicolas Mayer-Rossignol, a sa stratégie pour être candidat.

Pour F. Ruffin, chantre du « plus jamais le PS », il faut bien Faure pour faire une messe, mais pas cautionner le PS. Mieux : il espère que le PS vienne dans la primaire non mélenchoniste divisé. Voilà qui peut vous faire toucher du doigt la difficulté de la tâche pour O. Faure, qui a fait de Ruffin son nouveau cache-misère et cherche à imposer au PS une primaire de la gauche non mélenchoniste dont 49 % du PS ne veut pas, tout en gardant le PS uni derrière lui pour espérer l’emporter. Tout cela ne va pas être immédiatement visible. Par contre, ce qui va sauter aux yeux, c’est cette petite contradiction : peut-on parler de l’union pour la présidentielle alors que nous sommes dans la désunion à la municipale ?

Les socialistes, pour des raisons d’ADN, vont plonger dans les municipales dès le 1er juillet, suite au vote qui va départager Rémi Féraud d’Emmanuel Grégoire pour la candidature des socialistes à Paris, dernier soubresaut du congrès. Et les municipales s’annoncent difficiles pour les sortants socialistes et réduites pour les gains.

Les raisons ? Il n’a échappé à personne que le bloc RN–Ciotti–Retailleau a le vent en poupe, et que la droite « retailisée » gagne les partielles, car, au 2ᵉ tour, le RN fait bloc, même si, au premier tour, l’extrême droite est souvent devant. C’est comme cela que se constituent les blocs idéologico-politiques dominants.

Le PS est dans les basses eaux en termes de candidatures : à peine 350 à cette étape. Ensuite, la stratégie de LFI, qui vise soit à faire battre les socialistes avec ou sans les écologistes, soit à s’imposer dans « l’union » dans l’entre-deux-tours, va créer quelques soubresauts. Enfin, le PS, au milieu du gué, sans Mélenchon mais toujours sans rupture avec le programme du Nouveau Front populaire, ne pourra capter l’électorat de centre gauche qui se détache du macronisme. Son seul point d’appui sera la prime aux sortants et leur bilan. Cela ne sera pas suffisant pour donner le change. Et la perte, peu probable mais toujours envisageable, de Paris, de Lille, ou de Marseille, d'Avignon, etc., ne sera pas sans poser des problèmes majeurs.

Entre-temps, le PS va avoir rendez-vous avec les vrais sujets : ceux du pays.

D’abord la question du conclave des retraites, où la CFDT tente d’obtenir, avec un acharnement louable, un compromis qui mériterait un texte en tant que tel et pas d’être noyé dans le PLFSS. Le PS s’opposera-t-il à celui-ci ? Fera-t-il de l’âge pivot le pivot de son jugement ? Question qui ne sera pas sans conséquences.

Puis viendra, mi-juillet, la question budgétaire. Le pays doit d’abord trouver 40 milliards pour cette date. Et ce n’est pas fini : le budget tout court sera, à l’automne, redoutable.

Et à chaque fois reviendra la question : censure ou pas censure ? Le PS va être obligé de dire ce qu’il en pense. Ce débat, à la veille des municipales, n’est pas des plus simples pour le PS. Refuser le budget va de soi au regard des premières propositions et du spectre de l’année blanche. Mais voter la censure et bloquer le budget, au regard de la situation de la France, c’est la politique du pire.

Autre sujet qui peut sembler anodin : le projet socialiste pour la présidentielle. D’abord, personne ne peut croire que dans 8 semaines le PS aura son projet lors du campus de Blois, comme O. Faure l’a annoncé. Ensuite, de quoi s’agit-il ? D’un projet ayant vocation à être porté par une candidature socialiste ? A-t-il pour objet de se substituer au programme du NFP ? À écouter O. Faure, il faut qu’il soit « primaire compatible ». Joyeux débat en perspective.

En tout cas, les socialistes auront à se prononcer, comme ils auront à se prononcer sur leur participation à la primaire. Pour B. Vallaud, la candidature d'O. Faure ne va pas de soi. Pour NMR, la primaire en question ne va pas de soi.

Bref, c’est dire que le résultat, pour contrariant, décevant, irritant qu’il soit, n’est pas la fin de l’histoire. C’est une étape, qui a commencé à quelques-uns au congrès de Villeurbanne, et vient de déboucher dans un texte d’orientation commun à 42 % et la mise en minorité d’O. Faure dans les instances du PS. C’est frustrant, mais rien n’est figé dans le marbre. Une fois le traumatisme de la défaite surmonté, ce nouvel ensemble doit déboucher sur un espace commun et surtout une équipe qui, comme on dit au PSG, est capable de « jouer ensemble et gagner ensemble », en fixant comme horizon le nouveau socialisme, et comme moyen le candidat des réformistes à la présidentielle. Vous l’avez compris : ce n’est pas le moindre des enjeux de la période qui vient.

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3/ Un premier accroc coûte... cher.

Elsa Triolet, dans son recueil Le premier accroc coûte 200 francs, avait emprunté cette phrase au nom de code du débarquement de Provence. Mais aussi au règlement du billard, qui redoute les déchirures sur le tapis vert, le rendant impraticable. Eh bien, c’est de cela dont il s’agit : l’affrontement entre l’homme le plus puissant et l’homme le plus riche du monde va rendre le tapis vert républicain aux États-Unis impraticable.

Tout le monde l’avait plus ou moins prédit : le clash Trump–Musk aurait lieu, et eh bien, il a eu lieu. Et pas qu’un peu : cela ne fait que commencer. Mais au-delà du caractère croquignolet de la rupture, des mots, des révélations, des échanges... il y a là un fait qui est de grande conséquence. D. Trump devrait tenter de mettre à mort financièrement E. Musk, et ce dernier devrait chercher à faire battre le président aux midterms. J’écris « devraient » car cette guerre n’exclut pas des armistices. Pour le patron de X, cet enrôlement auprès de Trump lui a coûté une fortune.

Entre les pressions internationales, en particulier de la Chine, les dégâts pour ses marques dus à l’association de son nom à celui de Trump et les mesures de rétorsion du président américain prévisibles en cas de rupture... Il avait le choix. Le magnat a choisi la rupture. Visiblement, Trump, qui savait que son "ministre" allait prendre ses distances avec l’action gouvernementale, a été surpris par la violence du désarrimage. Lors de la réaction du président à cette charge à son encontre, il a semblé affecté et même troublé. Cela ne durera pas, mais voilà un front auquel il ne s’attendait pas — en tout cas, pas comme cela. La réplique du clan Trump s’annonce sévère : déjà S. Bannon appelle à l’expulsion de E. Musk des États-Unis, car il y est rentré clandestinement. Et le milliardaire de la tech a tiré un Exocet sur le quartier général de la Maison-Blanche en impliquant Trump dans l’affaire Epstein. Ça commence fort !

Si E. Musk risque de voir les subventions et les commandes publiques s’arrêter, ce qui provoque déjà un effondrement de ses cours boursiers, cette affaire intervient au plus mauvais moment pour le président américain. La conjoncture économique est épouvantable, la Bourse sur les dents, et les retombées de la guerre des tarifs douaniers nulles, voire terrifiantes pour les États-Unis, pendant que le président se voit infliger un camouflet par Poutine, et que le soutien becs et ongles de Trump à l’offensive d’anéantissement des Palestiniens à Gaza par la faim et les bombes provoque le tollé dans l’opinion mondiale, isolant les États-Unis comme lors du récent vote sur le sujet aux Nations unies.

Mais pour couronner le tout, le Big Beautiful Bill, ce méga-projet de baisse des impôts qui endetterait de 2 400 milliards le pays sur 10 ans, est contesté y compris dans les rangs républicains.

Les États-Unis vont vaciller sous le double impact de la politique de Trump et de la guerre des milliardaires. Le monde rigole, mais tout cela peut très mal finir.

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4/ De quoi l’élection à la présidence de la Pologne est-elle le nom ?

Lech Wałęsa, prix Nobel de la paix, ancien président polonais et surtout leader de Solidarność face à la dictature stalinienne en Pologne, a un jugement sans appel sur l’élection de Karol Mawrocki, candidat du PiS (extrême droite polonaise), hostile au soutien à l’Ukraine.
« La démocratie polonaise s’est effondrée le 1er juin 2025. Pour la première fois de son histoire, la moitié de la société polonaise a élu un président qui est un proxénète, un escroc, un usurier, un menteur, un toxicomane, avec le soutien indéfectible de l’Église catholique […] Ce n’est pas mon président, ça ne le sera jamais […] La Pologne est ma patrie, mais n'est plus mon pays. Pour l’instant, je m’exile intérieurement […] Adieu Pologne. »

Je vous ai parlé du Portugal la semaine dernière. Et cette semaine, le national-populiste d’extrême droite vient de gagner une bataille de plus en Europe. Les répliques sont de plus en plus nombreuses et je me désespère de l’insouciance des politiques français qui, comme disait le général de Gaulle, font leurs petites soupes dans leurs petits coins, cultivant l’obsession de l’islam sans vouloir voir ce qui arrive. Les historiens s’interrogeront sur les raisons de cette cécité, comme on s’interroge sur la drôle de guerre derrière notre ligne Maginot.

Et déjà se profile une autre crise, aux Pays-Bas cette fois, où Geert Wilders, le leader d’extrême droite arrivé en tête aux législatives, vient de quitter la coalition gouvernementale à cause de sa politique sur l’immigration, cherchant à précipiter les élections pour profiter de la vague.

Mais aussi, plus pernicieux : le désarmement des sociaux-démocrates nordiques. Après le Danemark, c’est le Parti social-démocrate suédois qui fera, au même moment que le congrès du PS, un tournant anti-immigrés, alors que ce mot n’aura même pas été prononcé au PS.

À force de ne pas voir la montée de l’extrême droite, de nier la question de l’immigration, de refuser de trouver des réponses, on finit par s’aligner sur ce qui marche électoralement. On perd la bataille électorale, politique et surtout morale.

À dimanche prochain.