Pour une nouvelle stratégie démocratique (Paris : éd. L'Harmattan, 1987)
Jean-Christophe Cambadélis avait déjà écrit un court ouvrage sur le mouvement des étudiants contre la réforme du 2e cycle en 1976.
Là il s’agit de la rupture avec le léninisme. Jean-Christophe Cambadélis vient de rompre avec le courant trotskyste lambertiste. C’est une relecture du marxisme au travers trois essais.
Le premier rédigé avec le philosophe Pierre Dardot revient sur le concept d’isonomie.
Cette relecture de la démocratie est une rupture avec la dictature du prolétariat.
Intéressant aussi la distinction entre individu contingent et nécessaire qui rompt avec la vision messianique du prolétariat.
La deuxième étude est écrite suite à un dialogue avec le philosophe Jacques Rivelaygue (aujourd’hui disparu. 1936 -1990), Elle tend à ouvrir sur d’autres problématiques, comme celle posées par Max Weber ou l’école de Francfort et qui rompent avec le dogmatisme du théoricien du lambertisme Stéphane Just.
Enfin le troisième livre est le produit d’un discours prononcé par Jean-Christophe Cambadélis dans des journées d’études sur la Ve république initié par les trotskystes de L OCI et une étude menée avec l’historien Philippe Darriulat sur la Révolution de 1848.
Il s’agit là, non seulement de penser la démocratie comme nécessaire mais aussi la République comme cadre à son expression.
Le manifeste des 50 (Paris : R. Deforges, 1992)
Pour la première fois, cinquante personnalités (intellectuels, artistes responsables politiques, ministres, écrivent, proposent, s’associent et s’engagent ensemble contre le Front national, 50 qui répondent aux 50 propositions du FN
L’introduction est de Jean-Christophe Cambadélis qui coordonne ce manifeste et vient de lancer en 1991 le manifeste contre le FN.
Quelle transformation de la société ? (écrit avec Yves Cochet et Gilbert Wasserman, Paris : les Ed. de l'Atelier, 1995.
Il s’agit d’une collection lancée en 1995 visant à soutenir le mouvement des Asises de la transformation sociale qui débouchera sur la gauche plurielle.
Le 1er tome regroupe trois études, celles d’Yves Cochet, de Gilbert Wasserman et de Jean-Christophe Cambadélis.
Pour une nouvelle gauche (éd. Stock, 1996)
Cet ouvrage débute une série qui tente de fixer les idées et moyens pour une nouvelle gauche ... Estimant que le cycle d’Épinay a perdu de sa force propulsive, Jean-Christophe Cambadélis, tout en revenant sur la situation politique du moment, explore ce qui pourrait être un renouveau.
La France blafarde (avec Éric Osmond), (éd. Plon, 1998.)
De l’avis des connaisseurs c’est le livre référence sur l’histoire de l’extrême droite en France.
Écrit avec Eric Osmond, cette histoire politique couvre toute la période de l’après-guerre à nos jours.
L’ex président Valérie Giscard d'Estaing menaça d’une plainte les auteurs qui affirmait qu’il était un correspondant de l’OAS dans le gouvernement du général de Gaulle. Claude Goasguen fit de même car l’ouvrage indique qu’il était un agent du GUD dans la corpo de droit d’Assas. Mais aucun ne passa à l’acte. Le livre raconte aussi l’assassinat de Duprat un des fondateurs du Front.
De nombreuses révélations sont dues à Yves Laisné ancien responsable d’extrême droite. Ce dernier, ayant quitté le Front national juste après sa fondation et ayant rejoint comme Madelin et Longuet les Républicains indépendants de Léotard, employa Jean-Christophe Cambadélis. Il accéda ainsi à de nombreuses sources. Mais cette fréquentation lui valut une critique pour mélange des genres. Il s’en expliquera dans un livre suivant
Il n’en reste pas moins que cet ’ouvrage « La France Blafarde » est la vraie histoire politique de l’extrême droite sur laquelle se sont appuyés nombre livres sur Le Pen.
Le chuchotement de la vérité (éd. Plon, 1998)
Revenant sur les campagnes dont il fut l’objet .Jean-Christophe Cambadélis revisite son itinéraire dans celui d’une génération.
Générations militante qui se forma dans les mouvements de la jeunesse scolarisée entre 1970 et 1980.
Cette génération, coincée entre celle de 68 et la génération Mitterrand, donna un prolongement politique à la première et mis au centre l’égalité pour la suivante.
Jean-Christophe Cambadélis dresse comme à son habitude une galerie de portraits des années politiques. Mais répond sans se dérober à une série de questions. Sur le trotskysme, le lambertiste, l’entrisme, Mais aussi les raisons de sa rupture avec ces années militantes, de son choix du parti socialiste. Il démonte ses mises en cause et ses condamnations.
L’avenir de la gauche plurielle (éd. Plon, 1999)
Celui que l’on appelle l’architecte ou le mécano de Jospin est resté sur le quai après la victoire de la gauche plurielle. Il n’aura pas le poste de premier secrétaire tant souhaité. C’est François Hollande qui sera choisi. Ni le poste de président du groupe socialiste proposé par Laurent Fabius. Jean Marc Ayrault aura la faveur du premier ministre. Par deux fois le premier ministre Lionel Jospin s’opposera à la progression de l’inventeur de la Gauche plurielle. Vraisemblablement à cause du passer lambertiste du député du 19e. Lionel Jospin s’installant dans la cohabitation avec Chirac n’a pas envie d’une polémique sur ce sujet. Elle le touchera a la fin de son mandat.
Edwy Plenel voudra relever le passé trotskiste de Jospin. La proximité de ce dernier avec Dominique de Villepin, alors secrétaire général de l’Élysée sous la présidence de Jacques Chirac, jettera un voile de suspicion sur cette révélation. Mais touchera son but, en déstabilisant le premier ministre candidat à la présidentielle On sait comment cela se terminera en 2002. Mais en 1999, Jean-Christophe Cambadélis tente de donner une cohérence à la gauche plurielle.
Le livre, outre un plaidoyer pour un mouvement de toute la gauche ou une confédération, analyse les partenaires du PS.
S’il tire la sonnette d’alarme sur l’électorat des Verts " instable, urbain, bourgeois, cultivé, économiquement libéral et socialement libertaire " il ne s’embarrasse pas de circonlocutions pour le PCF la deuxième force de la gauche plurielle : " depuis la chute du mur de Berlin c’est un parti historiquement sans objet." Et de plaider pour une coalition gage de réussite gouvernementale et de pérennisation des formations.
Il conclut " je n’ai aucune illusion sur l’effet de mon propos » .
Il n’avait pas tort, la gauche unie au gouvernement éclatera dans la présidentielle. Et laissera Le Pen occuper le second tour.
L’étrange échec (éd. Plon - Notes de la Fondation Jean-Jaurès, 2002.)
C’est à la fondation Jean Jaurès que Jean-Christophe Cambadélis revient sur l’échec de la gauche plurielle.
Dans une analyse au scalpel sur les conditions politiques de l’échec, Jean-Christophe Cambadélis est intraitable avec la gauche. C’est peut-être la raison pour laquelle le Zemmour de l’époque encense le livre.
Jean-Christophe Cambadélis répond préventivement à ce succès d’estime à droite.
" C’est cet échec qu’il nous faut désormais nous approprier intellectuellement pour mieux le dépasser politiquement.
1905-2005. L'éternel commencement : que faire au Parti socialiste ? (L'Encyclopédie du socialisme, 2005.)
A l’occasion du centenaire du parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis dresse une fresque de l’histoire du parti socialiste
Le livre est jugé à l’époque comme : " une contribution décisive aux réflexions en cours pour la gauche et le PS " .
Le dirigeant socialiste malgré le succès des régionales et des européennes analyse les 3 crises du PS qui tarde à se renouveler : crise de leadership, crise de programme, crise stratégique d’alliance à gauche.
Servi par des formules percutantes, le livre un peu rapidement écrit sur l’histoire du PS - il y reviendra - est lucide voire prémonitoire sur les problèmes du PS.
Parti pris : chroniques de la présidentielle chez les socialistes (éd. Plon, 2007.)
Sûrement le livre le plus jubilatoire de Jean-Christophe Cambadélis.
L’ouvrage plongé avec délice au cœur des intrigues et guerres de clans du PS ayant conduit à la défaite de Ségolène Royal. Il juge avec une certaine férocité la campagne proprement dite de Ségolène Royal : rebonds, errements, incohérences jusqu’à la tentative d’arraisonner François Bayrou et jusqu’au vrai-faux débat du 2e tour avec ce dernier. Le débat Ségolène Royal Nicolas Sarkozy croqué comme un combat de boxe est croquignolesque
Mais le député n’oublie pas de revenir sur son obsession l’urgence rénovatrice du PS
En tout cas Ségolène Royal ne lui en voudra pas. Il sera un des deux ou trois livres qu’elle gardera sur sa table de travail longtemps après sa défaite.
Le génie du socialisme (éd. Plon, 2008)
Tout ce que vous avez voulu savoir sur l’histoire du socialisme sans le demander
Jean-Christophe Cambadélis retrace l’histoire, les acquis et les faiblesses du socialisme.
Devenu le bras droit de DSK, préoccupé par le retard sur les trois crises leadership programmatique et stratégique, esquissant avec une partie des jospinistes et des rocardiens une synthèse social-démocrate dans le PS, Le livre tente de réhabiliter le réformisme à travers l’histoire.
De la loi du 22 janvier 1841 interdisant le travail des enfants à celle du 27 juillet 1999 instaurant la couverture maladie universelle, l’œuvre réformiste et sociale de la gauche est incontournable.
L’auteur dévoile comment les réformistes ont travaillé, imaginé, façonné la France.
Dans la dialectique du mouvement social et des réformes, c’est le réformisme qui fut source de progrès
Le jugement sur le PS est ici très critique
Dis-moi où sont les fleurs : essai sur la politique étrangère de Nicolas Sarkozy (L'Encyclopédie du socialisme, 2010.)
Le titre un peu énigmatique est celui d’une chanson de Joan Baez. Histoire de demander à Sarkozy ou sont ses réussites.
Hubert Védrine jugera le livre dur mais efficace
Jean-Christophe Cambadélis reproche au président de s’être intégré un temps dans le camp des néo-conservateurs américains. De ne pas avoir de ligne sur la Chine. Où l'auteur souligne que le président a changé 4 fois de positions. Tout en étrillant la thèse de Sarkozy sauveur de l’Europe face à la crise des surprimes, il rend à Gordon Brown sa place dans le sauvetage de la situation.
Il souligne en même temps que Sarkozy, s’il a été énergique, n’a pas été visionnaire durant sa présidence de l’Union
À noter que Jean-Christophe Cambadélis avance un nouveau concept celui d’un monde apolaire qui sera repris par Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, un monde zéro polaire.
La Troisième gauche éd. du Moment, 2012.
Le livre tire les conclusions des analyses critiques précédentes
Et Jean-Christophe Cambadélis ne fait pas dans la dentelle. Il tranche, coupe, reconstruit la gauche
L’ouvrage bouscule tout, propose « la société décente, l’égalité réelle, la liberté ordonnée et la fraternité laïque pour y parvenir.
Nous sommes en 2012 et l’auteur propose : l’alliance des progressistes allant des centristes au Front de gauche.
Tout en demandant pour l’avenir une véritable identité réformiste au PS.
L’Europe sous la menace national-populiste éd. L'Archipel, 2014.
Sûrement son livre le plus prophétique.
Il souligne à travers de nombreux phénomènes comment l’Europe va être tentée par le national-populisme.
Il analyse la déconstruction des états-nations, la défaite du courant progressiste, l’émergence d’un nouveau « politiquement correct » : l’identité nationale.
La montée du communautarisme lui faisant redouter en France une évolution à la libanaise. Et il réhabilite pour l’Europe la formule de Mitterrand : le nationalisme c’est la guerre.
Le livre analyse dans la plupart des pays de l’Europe ces phénomènes qui ne tarderont pas à se révéler exacts.
À gauche les valeurs décident de tout éd. Plon, 2015.
Dans le prolongement du livre précédent, Jean-Christophe Cambadélis analyse le retournement idéologique.
Pour l’auteur l’égalité est méprisée, au nom de l’égalitarisme. La justice est rétrogradée comme valeur au profit du « tout marché ». La fraternité cède devant l’identité. Et la solidarité fait de même face à l’efficacité et la rentabilité.
Partout, dit-il, le marché s’est invité, insinué, imposé (…) la dématérialisation de l’économie a laissé la place à la marchandisation du temps et de la culture."
La gauche a perdu la bataille des idées et donc du cœur et des esprits
Le livre sous-entend que cette défaite culturelle prépare la défaite politique.
Jean-Christophe Cambadélis demande au peuple de gauche de regarder la réalité en face : les idées anti-républicaines (on ne dit pas encore illiberales ) sont en passe d’être majoritaires.
Ce livre qui est une tentative de reprendre pied dans le combat culturel sera un échec en terme de vente confirmant quelque part la thèse centrale du livre
Chronique d’une débâcle L'Archipel, 2017.
Retour quasi clinique sur l’expérience Hollande au pouvoir. Jean-Christophe Cambadélis distingue la déroute politique d’un bilan gouvernemental meilleur qu’on ne le dit.
Thèse que sera reprise par les socialistes, passé l’engouement « macronistomelenchonien » .
Fourmillant d’anecdotes, de révélations et de bons mots, l’ouvrage reste de l'avis journalistique le meilleur sur la période.
À noter que le livre définit les tendances lourdes de notre époque. Il tente de caractériser d’emblée Macron comme le techno-bonapartisme. Il ne lui voit pas beaucoup d’avenir dans sa capacité à aligner la France sur le modèle anglo-saxon. Le livre fait un sort a la gauche populiste de Mélenchon. Tout en respectant l’homme et les Insoumis., Jean-Christophe Cambadélis estime les thèses du leader de la France Insoumise dangereuse pour la démocratie et pour la France.
Il préconise de renvoyer dos à dos les deux protagonistes dès le début du quinquennat.
La gauche de demain sera girondine Fondation Jean-Jaurès, 2018.
Libéré des contraintes du poste de premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis reprend son bâton de pèlerin idéologique.
Il esquisse non seulement 21 conditions d’un nouveau progressisme mais fixe comme objectif à une nouvelle gauche de revenir pour elle-même et pour la France par un girondisme.
Le jacobinisme devient l’ennemi et l’explication de la panne française.
Petit ouvrage qui a eu un grand retentissement dans tous les cercles politiques contemporains.
Elle offre pour Jean-Christophe Cambadélis la triple possibilité de reconstruire un projet de rupture pour la gauche, de donner un sens idéologico- stratégique, au réseau d’élus toujours puissant, pour une refondation et une critique frontale du verticalisme de Macron se distinguant de la critique sociale.
- Pour une nouvelle stratégie démocratique, écrit avec Pierre Dardot et Philippe Darriulat, Paris : éd. L'Harmattan, 1987.
- Le Manifeste des 50 / textes rassemblés par J.-C. Cambadélis, Paris : R. Deforges, 1992.
- Quelle transformation de la société ?, écrit avec Yves Cochet et Gilbert Wasserman, Paris : les Ed. de l'Atelier, 1995.
- Pour une nouvelle gauche, éd. Stock, 1996.
- La France blafarde(avec Éric Osmond), éd. Plon, 1998.
- Le Chuchotement de la vérité, éd. Plon, 1998.
- L'Avenir de la gauche plurielle, éd. Plon, 1999.
- L'étrange échec, éd. Plon - Notes de la Fondation Jean-Jaurès, 2002.
- 1905-2005. L'éternel commencement : que faire au Parti socialiste ?, L'Encyclopédie du socialisme, 2005.
- Parti pris : chroniques de la présidentielle chez les socialistes, éd. Plon, 2007.
- Le génie du socialisme, éd. Plon, 2008.
- Dis-moi où sont les fleurs : essai sur la politique étrangère de Nicolas Sarkozy, L'Encyclopédie du socialisme, 2010.
- La Troisième gauche, éd. du Moment, 2012.
- L'Europe sous menace national-populiste, éd. L'Archipel, 2014.
- À gauche, les valeurs décident de tout, Plon, 2015.
- Chronique d'une débâcle, L'Archipel, 2017.
- La Gauche de demain sera girondine, Fondation Jean-Jaurès, 2018.