634 ème jours de Guerre en Europe
1.La République est une et indivisible / 2. L'ukrainienne à la croisée des chemins / 3. Sarkozy en appelle à... un front national / 4. L'Hezbollisation du Liban / 5. Israël entre cessez-le-feu ou élargir le feu / 6. Pourquoi l'antisémitisme ? / 7. 9 millions de pauvres en France / 8. Biden rétablit la ligne avec le « Dictateur ».
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1. La République est une et indivisible
Dimanche 12 novembre, face aux actes contre les juifs, les Français ont massivement manifesté contre l'antisémitisme, exprimant ainsi leur refus de voir le conflit au Moyen-Orient instrumentalisé contre quelques communautés que ce soit. Ce n'était pas l'union nationale, loin de là, mais une manifestation indiquant que la République est une et indivisible, n'en déplaise à l'extrême-droite, comme l'ont signifié les jeunes juifs du collectif Golan en s'opposant à la présence de Marine Le Pen. Mais il n'y avait aucune raison de boycotter ce rassemblement contre l'antisémitisme, n'en déplaise à Jean-Luc Mélenchon. Un rassemblement qui n'était pas un soutien à Israël contre le péril musulman, n'en déplaise à M. Habib ou à E. Zemmour. Il fallait y être solidaire, les yeux ouverts, sans marcher dans les tentatives d'instrumentaliser ce moment français.
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2. L'ukrainienne à la croisée des chemins
Si le courage des Ukrainiens n'est plus à démontrer, l'exploit chaque jour réitéré de contenir la soldatesque russe dépend de deux choses : le moral de l'arrière et le soutien de l'OTAN. Et les deux s'affaiblissent au fil du temps. Les premières manifestations pour la "relève" ont vu le jour. Les affaires de corruption se multiplient, et l'état-major ukrainien souligne publiquement l'échec de la contre-offensive. Cela instille le doute à la fois en Ukraine et dans le monde. Les États-Unis sont moins unanimes, entre des Républicains hostiles et des démocrates discrets. Seul Biden porte à bout de bras la solidarité ukrainienne, conscient que derrière il y a Taïwan, l'Iran, le rêve ottoman d'Erdogan, sans oublier la montée du nationalisme en Europe, la possible victoire de Trump ou l'embrasement du Moyen-Orient. En Europe, la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie sont passées dans le camp des russophiles. L'Italie, la France et l'Espagne ne font plus de l'Ukraine l'objet principal, ce qui est déjà le cas pour l'Allemagne depuis longtemps. La solidarité est là, mais l'urgence ne l'est plus. Et les autres pays trouvent qu'au fond cela coûte très cher pour un gain territorial minime. Les bisbilles entre Zelinski et l'état-major seront déterminants pour la suite de la paix et de la guerre en Europe.
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3. Sarkozy en appelle à... un front national
Paraphrasant le général De Gaulle, nous pourrions dire que l'interview de N. Sarkozy au JDD dimanche dernier avait une apparence : celle de mobiliser contre l'antisémitisme ; mais aussi une réalité, faire entrer définitivement le Rassemblement National dans l'Arc républicain. L'ex-président a déjà exprimé ce désir lors de la publication de son dernier ouvrage. Il disait ne pas goûter les critiques excessives à l'encontre de Marine Le Pen. Dans son propos du jour, N. Sarkozy récidive. Il décerne clairement au parti lepéniste un brevet républicain. Il va même plus loin en indiquant, que vu son vieil âge, il ne faut pas trop critiquer Jean-Marie Le Pen. Il signe ainsi sa contribution à un front national, sorte de bloc culturel du nationalisme d'exclusion déjà latent entre la droite et l'extrême-droite. Comme si l'antisémitisme caché de l'extrême droite n'était pas une théorisation depuis la Grèce et les premiers pas de la nouvelle droite (extrême-droite) ou encore le Club de l'horloge. Ces derniers estimaient qu'il était impossible de revenir dans le jeu politique en assumant la Shoah. Cette tenue de camouflage s'est déchirée quand Jordan Bardella a expliqué que Jean-Marie Le Pen n'était pas antisémite. Plus grave me semble-t-il, est d'induire qu'à partir du moment où l'on affiche une posture de refus de l'antisémitisme, on peut être xénophobe tout en étant républicain. On ne se rend pas compte des conséquences d'une telle rhétorique. Mais il y a pire, la droite classique croit ainsi noyer l'extrême-droite dans la banalisation pour mieux la dominer électoralement. C'est la thèse de E. Ciotti depuis les primaires de la droite. La droite partage les idées de l'extrême-droite, mais elle a elle une culture de gouvernement. La droite pave ainsi la victoire de l'extrême-droite. Si Marine est républicaine, si la seule différence réside dans la capacité à gouverner, la droite continuera à se vider de son sang électoral au premier tour des élections. Quant au second tour face à un républicain de droite ou de gauche, le match sera plié. Et il n'y aura aucune raison pour que les Républicains ne collaborent pas au pouvoir à l'Assemblée. Croyant tirer les marrons du feu, dans une poussée nationale populiste, la droite se vassalise politiquement et idéologiquement à l'extrême droite. Nous sommes passés de la banalisation à l'institutionnalisation, stade ultime avant l'installation.
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4. L'Hezbollisation du Liban
Le discours de Nasrallah lors de la journée des Martyrs le 11 novembre nous en dit un peu plus sur la stratégie du Hezbollah et de l'Iran. Il s'agit d'un dispositif défensif qui recèle de grands risques pour le Liban. L'Iran est tenu en respect par la présence américaine et le risque de voir ses installations nucléaires vitrifiées, pour paraphraser Chirac, par l'aviation israélienne en cas de progrès décisifs dans ce domaine. L'Iran ne veut pas perdre l'atout Hezbollah. Il s'agit pour les maîtres de Téhéran de la possibilité d'accès à la mer, d'une partie intégrante du Croissant Chiite (Liban, Syrie, Irak, Iran) et d'une force de dissuasion pour les Ayatollahs. Le discours du chef du Hezbollah a donc visé à contourner le mur stratégique américain tout en étant utile au Hamas pris dans la mâchoire de Tsahal à Gaza. Nasrallah menace donc les intérêts militaires des États-Unis via les milices, tout en s'en tenant à un duel d'artillerie. Il encourage la prise de position commune des 57 États au sommet arabe et islamique à Riyad, et exige que le Liban soutienne cette confrontation avec Israël. "Nous sommes dans une guerre d'usure contre l'ennemi qui est confronté à de nombreuses difficultés économiques et sociales avec la pression des familles de prisonniers à Gaza", dit-il. La guerre d'usure n'est donc pas une confrontation directe mais une guerre quand même. Le leader du Hezbollah ajoute que sa formation "bénéficie d'un large soutien au Liban" et que ses détracteurs "représentent une minorité". Et c'est ici que se situe le danger. Le Liban doit s'aligner sur la position du Hezbollah. Il s'agit de ne pas rentrer dans une confrontation directe avec Israël et les États-Unis, mais d'engager le Liban dans une combinaison avec la Syrie dans une guerre d'usure contre Israël. Et on voit bien la menace contre "la minorité" qui s'opposerait à cela. Il s'agit pour l'instant de paroles verbales, mais à partir du moment où l'Iran ne sacrifiera pas le Hezbollah pour Gaza, il s'agit d’"Hezbolliser" le Liban. C'est une sorte de prise en otage d'une OPA sur le Liban. Ce qui permet de sédentariser des forces israéliennes à la frontière libanaise sans encourir le risque d'une réplique, tout en élargissant l'espace Chiite contre Israël. Et si des mouvements politiques libanais s'y opposaient, la milice ferait parler la force. Déjà, la campagne contre les chrétiens a commencé, il suffit de voir la campagne menée par l’armée électronique du Hezbollah contre les journalistes, dont Layal alekhtiar de Al Arabiya.
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5. Israël entre cessez-le-feu ou élargir le feu
Israël a subi une agression inouïe et barbare le 7 octobre. Elle ne peut que se défendre. C'est une banalité de le dire. Certes, on connaît le serment de Tsahal : "Plus jamais Massada". Pour autant, le bombardement massif de Gaza, le siège de la population civile, son déplacement, les morts d'enfants, les couveuses sans électricité, doivent-ils être regardés avec une froide indifférence ? Les trois arguments font-ils taire l'émotion ? : Ce sont des victimes collatérales d'une nécessité militaire due à l'agression du Hamas. "Vous ne nous avez pas défendus pendant la Shoah, alors laissez-nous faire." Quant à ouvrir le chapitre de la compassion, est-ce déjà exempter le Hamas de ses crimes ? Réclamer un cessez-le-feu, une pause ou des couloirs ne relève-t-il pas de la simple humanité ? Voir d'un simple bon sens pour Israël de demain ? Soulager les populations civiles serait-il contradictoire à la mission : mettre hors-jeu le Hamas ? Les communiqués de victoire de Tsahal ne démontrent-ils pas le succès ? Et on imagine mal comment, avec le blocus israélo-égyptien, cela permettrait au Hamas de se réarmer ? Peut-on passer par perte et profit la distorsion entre les 1000 miliciens du Hamas mis hors d'état de nuire et les 10 000 civils palestiniens tués ? Que se passe-t-il entre les renseignements israéliens indiquant des lieux de cache du Hamas et l'armée qui trouve peu de choses ? Et maintenant, Ehud Olmert dit que le centre de commandement du Hamas n'est pas à l'hôpital Al-Shifa mais à Khan Younes. Pourquoi les ultra-religieux sévissent-ils dans le quartier arménien à Jérusalem ? Pourquoi la Cisjordanie voit-elle des extrémistes colons tuer 200 Palestiniens, au point que le Quai d'Orsay parle de "politique de la terreur" ? Comme si un camp de faucons voulait passer de détruire le Hamas à détruire les Palestiniens. Partout on s'inquiète. Mercredi, les États-Unis ne s'estiment pas impliqués dans le "nettoyage" des hôpitaux utilisés comme couverture militaire par le Hamas. La thèse "moralement indéfendable mais militairement défendable" se heurte chaque jour un peu plus de morts. Elle isole l'État d'Israël et fait des Juifs des cibles dans le monde. L'aspiration humanitaire dans les jours à venir va grandir. Il suffit de voir les déclarations de Lula, Sanchez, Macron, etc., mais aussi des Nations Unies qui évoquent un massacre. « j’ai le cœur brisé en voyant ces victimes à Gaza » dit samedi dernier Biden. Est-ce pour anticiper la sortie de guerre avec la destruction de la branche militaire du Hamas et la mise en cause de Netanyahou et donc l'espoir à nouveau d'une solution à deux États qu'une partie des colons et de l'appareil d'État israélien se durcit ? Comme en son temps l'OAS fut une réaction à la marche à l'indépendance de l'Algérie. En tout cas, la course de vitesse est engagée pour Israël. Entre le succès militaire annoncé et la défaite morale avérée (que l'on appelle la communication). Quant à la fabrication de nouvelles haines, il est déjà trop tard.
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6. Pourquoi l'antisémitisme ?
Madame Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a déclaré ignorer les raisons de l'antisémitisme en France. Elle est en grande partie culturelle, Madame ! Il y a bien longtemps, lors d'un colloque sur les Juifs et le Trotskisme où j'étais orateur avec Alexandre Adler, je lui ai fait à la tribune la confidence suivante : "Je n'avais jamais calculé le nombre de Juifs au bureau politique de la LCR." Il m'a répondu, pince sans rire : "Oui, c'est ton problème. Tu n'es pas dans l'antisémitisme culturel français." Plus tard, abasourdi, je remarquerais que la plus grande recherche sur la toile à mon égard, au paroxysme du harcèlement démocratique contre le FN, était : "Cambadelis-juif". L'antisémitisme culturel français et la xénophobie sont des données refoulées de l'imaginaire français qui puise au plus profond d'une histoire de France pourtant "patrie des lumières".
On ne peut pas faire comme si la xénophobie contre les Noirs, Arabes, Musulmans, etc., était inconnue en France au nom de la Révolution française, de la République, de la Déclaration des droits de l'homme et de la laïcité. Dans un pays où 40 % des électeurs se déclarent prêts à voter pour les extrêmes droites xénophobes, un pays où le passé n'est exempt ni de la Saint-Barthélemy, ni des Dragonnades, ni du Vel' d'Hiv' ou des Algériens jetés à la Seine. L'antisémitisme est là, toujours présent derrière le racisme. Il rode. Il a plusieurs sources. D'abord, l'Église catholique qui édicte particulièrement au Moyen-Âge ce qu'il faut croire ou ne pas croire vis-à-vis des Juifs, des Musulmans, puis plus tard des Protestants pourchassés. Dès le concile de Tolède au VII ème siècle, les Juifs sont désignés comme source d'hérésie. Le pape Urbain II avec le concile de Clermont tolère en 1095 les premiers pogroms. En 1171, on accuse les Juifs de Blois de crime rituel. En 1182, Philippe Auguste procède à la première expulsion des Juifs. Et enfin, le concile de Latran en 1215 stipule que les "Juifs doivent se distinguer des chrétiens par leurs habits", mais surtout le Canon 7 interdit l'usure, limite le prêt et l'intérêt. Au XVIIIe, l'Église permettra aux Juifs de le faire. La figure du Juif et de l'argent était née. L'anti-judaïsme médiéval n'est pas un antisémitisme de race comme au XIXe, mais de religion. D'autant que Napoléon imposera ce qu'il faut bien appeler une assimilation forcée à la République, à une communauté qui finira par épouser la République. C'est la traite des Noirs et l'esclavage, puis la colonisation d'abord de l'Amérique, de l'Afrique, des Indes ou de l'Asie par les nations modernes qui va introduire un second aspect, l'inégalité des races des autochtones, puis par ricochet des Juifs. Nous connaissons mieux celui-ci : l'affaire Dreyfus, le boulangisme, l'émergence des ligues nationalistes, etc., puis le fascisme, le nazisme et la solution finale. Il existe aussi un antisémitisme de gauche moins virulent mais pas moins présent contre les banquiers juifs et l'usure. Proudhon ne stigmatisera-t-il pas"Le Juif par tempérament anti-production, ni agriculture, ni industriel, pas même vraiment commerçant"? Et Jules Guesdes ne refusera-t-il pas dans un premier temps de défendre le capitaine Dreyfus ? Mais le combat pour Dreyfus sera à gauche la césure dans cet antisémitisme, sans pour autant mettre un terme aux stéréotypes sur le "Juif". Celui-ci sera majoritaire dans l'armée, la police, la justice, totalement imprégnés à l'époque par la "culture anti-juive". L'Action Française et Charles Maurras préconisent le nationalisme intégral et font des Juifs une perversion de la nation. Et Xavier Vialat déclare au moment du Front Populaire : "Pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain sera gouverné par les Juifs", résumant la pensée de la droite et ouvrant la voie au régime de Pétain. Au lendemain de la guerre, après la Shoah, les leaders de l'Action Française sont condamnés à l'indignité nationale, rendant impossible le retour en politique avec un discours antisémite. Mais pour autant, les textes de Drumont, Barrès, Daudet, etc., cet antisémitisme de plume structure un antisémitisme caché. Jean-Marie Le Pen brisera l'interdit par ses sorties et ses calembours. Bruno Mégret d'abord, puis Marine Le Pen estimeront que c'est un obstacle à la marche au pouvoir. L'antisémitisme est pourtant bien là. Il y a aussi un antisémitisme rampant bien présent dans l'aristocratie et la bourgeoisie française. On se souviendra de Raymond Barre lors de l'attentat dans la synagogue de la rue Copernique parlant de "Français innocents", puis quelques années plus tard évoquant l'attentat contre des "Juifs coupables" avant de défendre Papon. Cet antisémitisme ordinaire est donc prégnant dans la culture française. C'est, si on me le permet, un "antisémitisme d'atmosphère". J'ai souvent bataillé contre l'idée que l’on n’en avait fini avec celui-là. Mais le 3ème âge de l'antisémitisme est un nouveau déplacement. Il s'agit de l'israélophobie. Le monde arabe, dans sa culture, dans son histoire, a été ambivalent. Meir Bar-Asher de l'Université de Jérusalem écrit dans "Les Juifs dans le Coran" : "le verset 29 de la sourate 9 affirme qu'il faut les combattre - comme tous les non-musulmans". Le Coran a un problème de concurrence théologique avec la Torah. Mais, dit-il, "certains versets coraniques nourrissent une violence vis-à-vis des non-musulmans, mais on ne peut dire que le Coran dit de tuer les Juifs". C'est la Nakba, la grande catastrophe, qui va faire basculer ce monde dans une autre dimension. La décision des Nations Unies d'instaurer un État juif à côté d'un État palestinien qui ne verra jamais le jour devient la raison d'un slogan "mort à Israël". La destruction de l'État d'Israël, vécue comme colonisatrice, devient le cri de ralliement du nationalisme arabe et des partis baasistes ou marxistes. C'est l'antisionisme contre l'État, puis tous les Juifs. Les défaites successives des nations arabes, la colonisation, les bombardements sur Gaza suite à des attentats, les morts, les destructions, la radicalisation religieuse en Israël, le refus d'appliquer les accords d'Oslo ou les résolutions des Nations Unies sur la colonisation vont produire une mutation dans le mouvement palestinien avec son islamisation. Et l'israélophobie va rencontrer la montée de l'islamisme sunnite et chiite. Dans l'immigration européenne, l'occidentalisation de ces populations va déclencher la propagande des Frères musulmans contre les mécréants et l'allégeance à Allah plutôt qu'à la République ou à la démocratie occidentale. Enfin, le wahhabisme de l'Arabie Saoudite va structurer cultuellement cette radicalisation d'une partie des Musulmans. Ceci d'autant que dans les quartiers, les jeunes identifient la situation faite aux Palestiniens au racisme patent dans la société française. Les attentats antisémites ou antifrançais vont produire une rupture avec la montée de la peur du grand remplacement, la stigmatisation de l'immigration caractérisée comme la 5e colonne. L'israélisation de la communauté juive, la montée puis l'hégémonie du courant néo-conservateur israélien dans celle-ci, comme l'a démontré Jean-Yves Camus, et de façon concomitante, l'installation du sentiment anti-occidental, dont Israël serait le représentant, ont construit un antisionisme parfois virulent et une situation explosive qui se cumulent avec beaucoup d'autres. Voilà les trois sources religieuses, racistes et géopolitico-religieuses de l'antisémitisme en France. Donc, la lutte contre l'antisémitisme est une préoccupation de chaque jour. Mais cela ne peut être un anti-musulmanisme qui lui permet de perdurer et d'être en résonance avec un antisémitisme latent qui n'attend qu'à se cristalliser.
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7. 9 millions de pauvres en France
Le taux de pauvreté en France a progressé en 2021. Il y a 9,1 millions de personnes qui disposent de revenus inférieurs au seuil de pauvreté, 940 euros par mois. Il s'agit de 14,5 % de la population. Dites-vous qu'il s'agit d'un Français sur 5. Et concevez qu'il est difficile de faire tenir ensemble une société dans ces conditions.
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8. Biden rétablit la ligne avec le « Dictateur »
Biden rétablit la ligne directe avec le "Dictateur". La rencontre entre J. Biden et Xi Jinping à San Francisco mercredi ne prétendait pas aplanir les désaccords entre les deux pays. Mais un petit pas a été fait. Les services secrets et l'armée pourront à nouveau échanger et les deux présidents pourront se joindre en direct. Dans le domaine des arrière-pensées de la rencontre, Biden avait des préoccupations domestiques, pendant que Xi Jinping pensait géopolitique. Pour le démocrate candidat à sa réélection, démontrer qu'il était capable de dialoguer avec tout le monde, même un dictateur, est un atout important face au fantasque et incontrôlable populiste Trump. Le fait que les États-Unis aient obtenu le contrôle de l'exportation du fentanyl, opiacé chinois qui fait des ravages dans les rues américaines, démontre qu'il peut arracher des concessions pour protéger les Américains. Biden est en défensive dans le monde et aux États-Unis. Partout, l'anti-occidentalisme cible d'abord les USA. Et en interne, la démocratie américaine bat sérieusement de l'aile sur fond de déficits colossaux. Et pour couronner le tout, une puissante mobilisation venant des campus conteste le soutien de l'administration Biden à Israël. Il n'attendait rien sur le plan géopolitique et il a été servi. Xi Jinping, lui, souhaitait, après une longue période frontale qui lui a permis de découper voire découpler le camp du Sud global du monde occidental, de revenir au centre pour assurer et rassurer ses affidés. Bref, la stratégie du chat et de la souris. Deng Xiaoping disait : "Peu importe que le chat soit blanc ou gris, l'important est qu'il attrape la souris". Le chat est chinois et la souris Taïwan. La stratégie du président chinois est de combiner un rapport de force planétaire anti-occidental et sur la zone. Puis de banaliser la conquête de Taïwan pour la rendre, le moment venu, la plus indolore possible. Il fait le pari que personne, pas même les États-Unis, ne voudra à terme mourir pour Taïwan. Et surtout, briser totalement le duo pôle, gage d'une certaine stabilité dans un monde en déséquilibre. La confrontation pacifique n'a pas d'autres buts. Les noms d'oiseaux du président Biden à l'encontre de Xi Jinping, voulu ou pas, rappellent que sous l'air patelin du chat, il y a le dragon chinois.
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