C'est le trop-plein de candidats ! 

Un variant chasse l’autre, pendant que les Français se pressent sur la route des vacances pour oublier l’élimination de l’équipe de France, un tour de France maussade, les confinements, les tests, les restrictions, les morts et les vaccins. 

Les vaccins ! C’est le seul antidote au covid-19, mais surtout au confinement. Mais, voilà que nous sommes en retard. Les Français devaient être vaccinés fin août. Ils ne le seront pas. La prochaine vague annoncée début septembre est déjà sur nos talons...

Le Président de la République s’en est ému dans sa huitième intervention sur le sujet. Cette allocution, qui lance surtout sa campagne Présidentielle, voit s’imposer une vaccination obligatoire qui ne dit pas son nom. Le passeport sanitaire, dans tous les lieux publics à terme, ne laisse pas beaucoup de possibilités aux récalcitrants. Le Président de la République et le gouvernement prennent acte qu’un 4ème épisode est inéluctable. Il faut seulement en limiter les effets hospitaliers. 

Cette 4ème vague va encore perturber la vie des Français et peser sur leur moral.

On s’interroge sur cette séquence pour l’humanité où les variants se succèdent, percutant nos organisations sociales. Voilà bientôt deux ans que cela dure. 

On ne mesure pas l’impact sur nos sociétés : la peur du lendemain, la situation économique, le repli sur la famille,  la transition numérique dans nos vies, les interrogations sur l’efficacité de l’État français, la hiérarchie de valeurs dans la vie. Tout cela constitue l’alchimie du temps présent.

C’est ce qui donne son côté gazeux à la situation, où tout est possible. 

En attendant, le Président de la République est intervenu devant 12 millions de téléspectateurs. Il a trouvé là un moyen habile de zapper les régionales ou les cantonales, et de reprendre le courant de sa story, louant son bilan sur tous les sujets. Il a quand même passé par-dessus bord la réforme des retraites, et a adopté une posture de droite économique et sociale décomplexée. Pas sûr qu’en mélangeant les genres le Président ait convaincu. 

Pendant ce temps, à basse intensité, la droite s’interroge : primaire ou pas primaire ? Les écologistes lancent à quatre la leur ; Anne Hidalgo veut rendre sa candidature possible ; Mélenchon dégringole ; Roussel grappille ; Au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), ils seraient deux ; Marine le Pen tente de rassurer ; Dupont-Aignan nous assure qu'il sera présent ; Et Zemmour tâte l’eau, pendant que Jean Marie le Pen le gronde.

C'est le trop-plein de candidats. 

Les Français ont la tête autre part, la hantise du Covid-19, de ses conséquences, et l’envie de profiter, en attendant, d’un peu de repos. 

Cela donne à la compétition une dimension hors-sol qui se décantera donc fort tard.