Augmentation du SMIC

Lors de l’écriture de mon Mémorandum pour un nouveau Contrat social écologique, j’ai proposé l’augmentation du SMIC. Lors de la conférence de presse du 20 août 2021 présentant mes aphorismes, j’indiquais que la question sociale et donc les salaires seraient au cœur de la Présidentielle.  

Nous y sommes ! En décidant un chèque anti-inflation, ce qui, au passage, ouvre une sacrée boîte de Pandore face à l’inflation, le 1er ministre a fait une sacrée révélation pour le compte du président de la République.

Ce chèque de 100€ est adressé à 39 millions de Français qui gagnent moins de 2000€ par mois.

39 millions de Français au salaire médian qui est de 1940€ Toute la fracture salariale qui indique la désintégration sociale est là.  

Les 2 tiers des étudiants sont concernés dont un nombre croissant vivent avec 500€ par mois. Toute la fracture générationnelle se trouve dans ce chiffre. Et, à l’autre bout, les retraités pauvres ont progressé de 1,3 %, pendant que les pauvres en général tournent autour de 9 à 12 millions d'€. La France précaire est là. 

Au-delà de l’injustice de cette situation, le constat est accablant pour les 5 ans de Macron. La France se désintègre lentement.

Il ne peut y avoir de cohésion sociale, de commun républicain, quand une société est à ce point inégalitaire ou à plusieurs vitesses. 

Qu’il y ait des baisses ou des hausses de l’énergie, c’est inhérent au rythme même de l’énergie. Que le retour de l’inflation soit une donnée inscrite dans la relance ; que ceci aura des conséquences pour les banques centrales, à commencer par celle de l’Europe ; que ceci donnera un coup de frein sur les taux extrêmement bas ; que ceci impactera leur logements dès janvier 2022.

Ceci est une réalité mécanique. Et donc pour 32 % des Français qui ont du mal à payer leurs logements, pour ceux qui ne se soignent pas ou plus, pour ceux qui mangent trop gras, trop sucré, faute de moyens, parce que leur réalité au quotidien c’est l’assiette vide. Pour les Français qui sont assignés à résidence devant leurs écrans, faute de moyens pour leurs loisirs, bref ces couches populaires vont vivre des temps encore plus difficiles.  

La question française est sociale et d’abord salariale. 

Et l'ethnicisation du débat politique, la xénophobie rampante est un moyen de l’évacuer. 

Sans augmentation de salaire, pas de reconstruction du lien social, mais surtout pas de transition écologique. 

C’est dans cette réalité que le premier ministre a lancé son chèque anti-inflation à l’occasion de la hausse de l’énergie. Il s’agit d’une rustine pour parer au plus pressé. L’Etat ne perdant pas de vue que la hausse du prix du pétrole et la TVA qui l’accompagne le finance en partie. 

Les taxes sur le pétrole, c’est si je puis dire, l’essence des finances publiques. Le rendement de celles-ci était de 31,4 milliards d'’€ en 2019. Il a baissé à 28,5 milliards d’’€ en 2020. Prévu à 31 milliards en 2021, il pourrait dépasser les 33 milliards d'’€, en 2022. 

Pour les seules recettes de l’Etat, la fameuse TIPCE a rapporté 6,86 milliards d’€ en 2020. L’Etat tablait sur 17,07 milliards d'€ en 2021 et devrait atteindre 18,37 Mds d'€ en 2022.

Ce qui veut dire un gain ou une cagnotte entre 400 millions et 1,5 milliard d'€. 

Si on ajoute la TVA, on avoisine 1,9 milliard d'€. 

La mise en place d’une indemnité de 100 € restitue 10% des taxes aux Français et 200% de la plus-value de l’Etat. 

Le coût de ce geste est de 3,6 milliards d’€, soit 10 % du coût de la fiscalité sur les carburants.

Si la formule n’est pas mal à droite, donnant l’impression d’un vrai effort, elle n’est ni à la hauteur des rentrées exceptionnelles dues à la montée du prix du pétrole, ni pérenne car un chèque n’est qu’un « solde de tout compte ». Enfin, la formulation du chèque inflation laisse entendre que si l’inflation perdurait il y aurait d’autres chèques.  

Chacun peut comprendre que ce chèque ne correspond pas à l’ampleur du sujet dont l’énergie n’est qu’un aspect.  

La question sociale, salaires, prix, précarité est l’urgence de la Présidentielle. Il s’agit du niveau de vie, de la qualité de vie des Français.  

Et ce sujet débouche comme un chien dans le jeu de quilles du grand remplacement stimulé par l’hystérie consommatrice des sondages. 

Pour Macron principalement , mais pour l’ensemble des candidats, cette nouvelle donne rebat les cartes.

Et la crise de ciseaux entre l’endettement et la demande sociale, pour ne pas dire l’urgence sociale, est le moteur de la crise française. 

Le sujet du niveau de vie va donc matricer la Présidentielle et les années qui suivent.