130 morts, le pire attentat depuis la 2ème Guerre mondiale va être jugé
Un maxi procès pour près de 9 mois va occuper, par intermittence, une part de notre quotidien tout au long de la Présidentielle 2022 : 130 morts, le pire attentat depuis la 2ème Guerre mondiale va être jugé.
Le procès des derniers terroristes du 13 novembre 2015 encore vivants est salutaire.
D’abord, pour dire qu’il n’y a pas de permis de tuer en démocratie ; ensuite, pour démontrer que c’est la justice des hommes et des femmes qui fait la loi et non celle de la foi ; enfin, pour souligner que pour monstrueux que soient les faits portés par ces hommes, ils ont droit à se défendre, à être défendu par un avocat. Bref, l’État de droit en acte face à la barbarie.
Il n’y a pas de divinité à part « Allah a dit monsieur » de Salah Abdeslam. Le Président du tribunal, lui, a, d’emblée, rappelé qu’il n’était pas devant un tribunal de l’inquisition qui le juge mais un tribunal laïque qui juge des crimes de sang. Tout est dit. Tout le procès est là !
On ne juge pas le 13 novembre 2015 mais des hommes coupables de faits horribles, de meurtres.
Cela peut créer des contresens, comme lors du procès Papon. On ne jugeait pas Vichy mais sa participation à la déportation des Juifs en Gironde. Et pour cause, Papon a été condamné à 10 ans de prison. Ce qui aurait été peu pour ce régime collaborationniste et anti-juif.
Pour autant, le rendu du procès répondra aux questions des victimes mais aussi des Français tout en explicitant les tenants et les aboutissants, le contexte géopolitique, historique de l’itinéraire de ces hommes.
Dans ce sens, oui le procès est hors normes et tutoie l’Histoire.
La réponse des Français par une gigantesque manifestation de solidarité, d’un bloc démocratique, d’une dignité française dans l’épreuve dont je fus ô combien partie prenante, est déjà entrée dans l’Histoire.
La deuxième victoire doit donc être une mémoire et une histoire partagée, un récit commun de ces événements tragiques .
Dans un pays divisé, fragmenté, individualisé, ce n’est pas le moindre des enjeux.
Et celui-ci nous le rappelle, dans ces moments de pré-Présidentielle où l’excitation est partout ; dans ce moment où les Talibans ont pris le pouvoir en Afghanistan, ouvrant la possibilité d’un sanctuaire pour terroristes ; dans ce moment où des attentats peuvent être perpétrés.
Le débat reste celui du sens de nos sociétés. J’ai voulu résumer ceci autour de La République impartiale, du nouveau Contrat social et de la transformation écologique. C’est au fond ce que cherchent les Français : des principes partagés, un avenir maîtrisé, un intérêt général réifié…
Si le procès n’a pas cet objectif, il nous rappelle que c’est cela notre objectif.
Comme dirait l’autre, "Présider la France en ce moment n’est pas un dîner de Gala".