La victoire des Talibans, soutenue par la Chine, est symbolique en ce 15 août 2021 sur la coalition des troupes occidentales emmenée par les États-Unis.  

Après la victoire sur le fondamentalisme religieux en Irak, il s’agit d’un revers qui ressemble à la défaite américaine au Vietnam.  

Les Vietnamiens n’avaient pas la volonté de réorienter le monde, tout au plus la péninsule indochinoise. Cela s’arrêta au Cambodge. Les Pachtounes en Afghanistan sont à la fois divisés mais structurés par le fondamentalisme religieux. On a vu comment le régime de Kaboul du mollah Omar a couvert et soutenu les attentats meurtriers contre les États-Unis.

Abdul Ghani Baradar, le numéro 2 des « vainqueurs » à Kaboul, a fondé les Talibans avec ledit mollah Omar. Quant à Haibatullah Akhundzada, le leader suprême des Talibans, il a été déclaré « l’émir des Croyants » par Ayman al-Zawahiri, « patron » d'Al-Qaïda. Et si on veut se convaincre de l’importance de cette défaite pour « l’Occident », il suffit d’ajouter que le Hamas vient de saluer la victoire des Talibans. 

Si la Chine soutient les Talibans, c’est que derrière la frontière de 75 km avec l’Afghanistan, il y a les Ouïgours. Quant au Pakistan, allié des États-Unis, il ne voit pas d’un mauvais œil ce dénouement. Et l’Iran ne va pas être en reste, d’autant que Téhéran considère l’Afghanistan comme nécessaire à sa profondeur stratégique. 

Nous avons mené le combat contre l’instauration d’un État islamique au Levant entre la Syrie et l’Irak. Nous sommes intervenus au Mali pour interdire un État terroriste. 

Les fondamentalistes islamo-terroristes sont maintenant à Kaboul. 

Ce coup de Kaboul intervient dans un monde particulièrement bousculé par la pandémie du Covid-19 et ses conséquences dans les domaines économiques et sociaux. 

Mais aussi, une série de crise qui rend ce monde plus dangereux.  

A commencer par le Liban que la communauté internationale laisse à son sort. En refusant une aide inconditionnelle à la population libanaise, la communauté internationale exerce la non-assistance à un peuple en danger et pousse ainsi à la radicalité dans un pays où un tiers de la population est sous la domination du Hezbollah, lié aux fondamentalistes iraniens de Téhéran. 

Nous sommes à deux doigts de l’effondrement total du pays ou de ce qui en reste. 

Dans une région explosive, la condition de l’aide à la modification de la nature du Gouvernement libanais prépare de nouveaux désagréments.

Et plus près de nous, en Kabylie, en Algérie, le feu ravage le pays et ruine un peu plus un régime confronté à une contestation populaire qui ne désarme pas.

Il est probable que les populations accablées par le sort des événements, écœurées par l’incurie des dirigeants, demandent des comptes et aggravent la déstabilisation du régime à colonne vertébrale FLN. Et cela dans un pays où l’armée a été désorganisée et mortifiée par les purges. 

Ces événements qui n’ont pas la même importance géographique préparent, pourtant, le terrorisme de demain et les vagues migratoires qui vont venir grossir les réfugiés en Europe. 

Les conséquences géographiques, migratoires et sécuritaires de ces trois événements marquent un tournant obscur. Elles vont contribuer à accentuer la demande d’ordre dans nos pays.

Nous sommes prévenus mais cela ne saurait nous réduire à une posture humanitaire. Nous ne devons pas baisser les bras. Plus que jamais, la fraternité laïque doit être notre étendard. Une France d'influence doit coaliser ceux qui résistent à ce tournant obscur et prévenir les futures catastrophes en aidant le Liban et l'Algérie.