III- RÉINDUSTRIALISER LA FRANCE : LE BIG BANG ECOLO-NUMÉRIQUE

La part de l’industrie dans le PIB de la France est passée de 24 % en 1980 à 12% aujourd’hui. Les emplois industriels ont subi une chute vertigineuse en passant de 5,3 millions à 2,7 millions. Cela explique d’ailleurs beaucoup de choses pour la France et pour la gauche. La part de la France dans les échanges mondiaux est passée de 5,2 % à 3,5 %.

Soyons clairs : la désindustrialisation, la réduction du périmètre de l’État,
la remise en cause de l’État social sont allées de pair.

La désindustrialisation de la France a longtemps été sous-estimée par toutes les forces politiques et instrumentalisée par l’extrême droite. Nous avons substitué à la société industrielle le concept de société post-industrielle où les services devaient jouer le rôle de relais de croissance : tout comme, auparavant, le déclin de l’agriculture avait laissé la place au développement de l’industrie, à l’externalisation des services hors usines, à l’industrie sans usines.

C’était la mondialisation heureuse où l’on ne devait garder que l’activité hyper rentable : recherche et développement, design, marketing, vente alors que le montage était assuré dans les pays en développement, en particulier la Chine.

Ces mythes ont fortement influencé les hommes et femmes politiques et les politiques publiques. La politique industrielle a été graduellement abandonnée au profit de celle de l’entreprise agissant sur l’environnement des affaires.

Dans le même temps, le consensus de Washington s’attaquait aux dépenses de l’État et à la protection sociale : autant de servitudes dans la compétition mondiale !

La réindustrialisation nécessite une doctrine industrielle
qui va de pair avec le nouveau contrat social écologique.

Il ne s’agit pas de reconquérir l’industrie d’hier mais de conquérir notre place dans le peloton de tête de la croissance de demain qui sera écolo-numérique.

Cette doctrine ne doit pas non plus emprunter le triptyque classique : approche sectorielle de grands champions, rôle moteur des entreprises publiques, protection tarifaire et subventions.

Il faut un but : retrouver notre place dans la politique industrielle du Monde ; devenir l’un des champions de l’économie immatérielle de la Green Start Nation - la Nation de l’intelligence numérique et de l’excellence numérique.

Toute notre politique fiscale, sociale, commerciale doit être en résonance avec ce but :

  • Nous engagerons la France dans le big-bang écolo numérique. Les dépenses de recherche et d’enseignement supérieur seront infléchies en ce sens. Aujourd’hui, elles sont notoirement inférieures à ce qui est nécessaire pour ce big-bang. Un effort additionnel de l’ordre de 1% du PIB sera visé. Les dépenses de recherche restent concentrées sur quelques entreprises relevant plus de la 2ème que de la 4ème révolution industrielle et la valorisation économique de la recherche publique reste limitée. Cette fonction reste sous-dimensionnée dans la plupart des organismes de recherche.
  • Nous développerons la culture de la propriété industrielle dans les entreprises. À cette fin, l’INPI s’orientera dans l’appui aux PME/PMI.

Toute une série de politiques seront subordonnées à cet objectif : la politique fiscale, la politique de la consommation, la politique de la concurrence, le contrôle des investissements étrangers, l’environnement juridique des affaires, ou la mobilisation de l’épargne des Français.

La nouvelle politique économique aura ainsi un horizon :
le big-bang écolo numérique et elle aura les moyens de sa politique.