Je n’en attendais pas tant. Ma tribune au JDD a provoqué un début de conscience unitaire et de renouveau et évidemment, des réactions inhérentes aux professionnels des mouvements sociaux et au sectarisme de fer de certains. D’abord, merci à ceux qui ont trouvé dans mes propos l’écho de leurs propres préoccupations. 

Oui, se quereller sur les débats d’hier nous empêche de mener ensemble les combats d’aujourd’hui.

Oui, les questions ne sont plus tout à fait les mêmes. A une nouvelle époque, de nouveaux enjeux, de nouvelles configurations, de nouveaux débats !

Oui, l’immense majorité de la gauche aspire à l’union, quelles que furent les positions d’hier. Et il ne faut pas les confondre avec les activistes de la désunion.

Oui, enfin, l’union ne suffit pas. Il faut penser la gauche dans le nouveau monde, inventer un nouveau progressisme. 

Beaucoup ont demandé : « C’est très bien, mais comment ? » 

D’abord, en travaillant à l’union lors des prochaines municipales. A moins de penser que ce que fait Emmanuel Macron au niveau de la France est juste pour chacune de nos villes.

Ensuite, en travaillant à une fédération des socio-écologistes, puis en proposant un programme des communs aux écologistes.

Je crois que cette démarche créera de l’enthousiasme et unira tout le monde. 

Le but est le renouveau pour une nouvelle France. 

C’est en même temps obtenir la masse critique pour passer le premier tour de la présidentielle. 

Car si la gauche est sur les débats d’hier avec les idées d’avant-hier, si elle est divisée en de multiples chapelles s’excommuniant réciproquement, elle sera éliminée dès le premier tour. 

Dans le climat actuel de haine féroce, rien ne dit qu’au second tour, Emmanuel Macron puisse faire barrage à Marine Le Pen. 

Et quand bien même, il réussirait, alors s’installerait un clivage souverainiste plus ou moins illibéral et xénophobe. Face au libéralisme européiste, plus ou moins social, la gauche serait alors marginalisée dans les deux cas. 

Ce n’est pas une question d’appareils ou d’appareillons mais bien de démocratie, d’acquis sociaux, d’État social dans les nouveaux défis de notre époque. 

Alors évidemment, il y en a quelques-uns qui s’en contrefoutent.  

Deux critiques ont été portées. La première, par le très aimable Manuel Bompard, qui ne veut se réconcilier avec personne... Il en aurait pourtant bien besoin dans sa propre formation, si j’en juge par les critiques qui lui sont portées. Il ne souhaite ni réconciliation, ni big bang. Il aura les deux. La France insoumise a connu la même chute que le Parti socialiste et ce, en moins de temps. Il leur revient d’en juger les raisons. Mais une suggestion : le sectarisme, l’invective sont du temps où l’on traitait ses adversaires de vipères lubriques. Aragon le faisait. Et n’est pas Aragon qui veut... Cela ne marche plus ! Si ça n’a jamais marché.  

Le peuple veut se rassembler pour alléger son fardeau. A un moment donné, comme en 1977 ou encore en 1981, le peuple fera sauter le verrou de la division au profit de l’union.

La seconde est réjouissante par sa futilité. On ne veut pas se réconcilier avec ceux qui ont violemment contesté la gauche au pouvoir. Ce sont eux les frondeurs, les gauchos de tout poil qui seraient responsables de tout et donc infréquentables. Les voilà, tenants sans le savoir de la théorie vallsiste des gauches irréconciliables. Étonnant venant des mêmes qui soutiennent matin, midi et soir, l’équipe dirigeante du PS, qui a quand même évoqué la traitrise en parlant d’une partie du bilan du quinquennat précèdent. Exactement ce que pensait une partie de cette gauche dont on ne veut plus… Les mêmes, ne résistant pas à l’appel de leur pouce, pianotent et estiment en plus que le PS est responsable du désastre. Ce faisant, ils exonèrent donc la gauche au pouvoir, celle dont ils disent qu’elle a trahi, allez comprendre !

Est-il judicieux de dire que le PS est responsable de la défaite quand les principaux dirigeants actuels en étaient ?

Le PS, et donc moi-même, porte une part de responsabilité. Mais malheureusement, il ne faisait pas la politique gouvernementale, et il n’a pas à rougir d’avoir muté vers la social-écologie, défendu la mixité sociale et les minorités visibles dans ses instances, refusé la 1ère loi travail, bataillé contre la déchéance pour les binationaux, et promu le dépassement du PS dans une nouvelle alliance soutenue par plus de 60% des militants.

Revenons à l’essentiel. Oublions les réactions pavloviennes et les préjugés, somme toute très présents dans les appareillons.

Puisqu’il faut se réconcilier sachons que cette attitude négative vis-à-vis de tout, n’est, pas ou peu visible dans la gauche profonde. Je ne l’ai pas remarqué dans mes rencontres à la base et au sommet.

Il y a des critiques évidemment, mais une profonde aspiration à autre chose.

Alors, c’est de là que je pars, et je vais continuer à travailler à l’union et au renouveau. . 

Il faut sortir des bunkers des certitudes. L’union est toujours un combat, et le renouveau un chemin nécessaire pour la gauche et le pays.

Je persiste donc et je signe ! 


 

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