J'avais fait scandale en le dénonçant en son temps, et en protestant contre le fait que François Mitterrand faisait fleurir la tombe de Pétain.

Peu de temps après, le Président socialiste me faisait savoir qu'il ne le ferait plus.

Plus tard nous avons échangé sur ma sortie que François Mitterrand avait moyennement appréciée. Son argument, lointain souvenir de la grâce du général de Gaulle, visait à ne pas diviser les Français.

On peut entendre l'argument au lendemain de la guerre, mais rassemble-t-on les Français sur l'indifférenciation des valeurs ?

Ce n'est pas l'idée que je me fais de la République. Et je dois dire que François Mitterrand ne fut pas convaincu par mon argument. L'unité de la Nation ne se divise pas. Tel fut son ultime argument. Mais, il concéda que devant la montée de l'extrême droite ; Il fallait manier les symboles. 

Emmanuel Macron fait ressurgir le débat sous un autre angle : ne jugeons pas le grand militaire à partir de ses dérives ultimes.

Certes, l'homme n'est pas un bloc : son histoire se juge par étape. Même si la cohérence d'un homme cela existe. 

Pétain ne s'est pas trompé, il a cautionné la déportation des juifs. Il en a été un acteur avec Laval et Bousquet et le tri factice entre juifs étrangers et juifs français. 

Aurait-ilfallu exonérer Papon de ses fautes parce qu'il fut par la suite un grand serviteur de l'Etat ?

Le passé de Pétain ne saurait lui servir de sauve-conduit devant l'Histoire.

Celle-ci l'a condamné et il n'appartient pas à un Président de décider que c'est plus compliqué que cela.

Enfin, tenter une communication de rupture pour retrouver le lien avec le peuple. Ceci en instrumentalisant Pétain qui fut l'anti-France,est une faute morale et politique. 

Non, on ne peut pas en même temps dire que l'on lutte contre les nationalistes et remettre Pétain dans le panthéon national. 

Décidément Emmanuel Macron n'y est pas.

Brigitte Macron disait : "il faut arrêter les conneries". Elle n'avait pas tort.