IV- MAÎTRISER LA DETTE

Ce qui distingue la gauche de transformation réaliste des populistes, c’est la reconnaissance de la dette.

Ce qui distingue la gauche de la droite, c’est son traitement.

Pour les populistes, il n’y pas de dette de l’Europe et l’économie peut payer. Malheureusement, annoncer que nous ne payerons plus, c’est s’exposer à un renchérissement du poids de la dette actuelle.

Nous avons actuellement la chance de pouvoir emprunter à des taux très faibles, justement parce que ceux qui nous prêtent savent que nous pourrons rembourser !

Nous sommes actuellement endettés à hauteur de 116 % du PIB. Si demain, nous disons que nous ne rembourserons plus, nous ne pourrons emprunter et il ne nous restera plus que l’austérité !

Pour la droite, les deux causes des déficits sont les dépenses excessives de l’État et les dépenses sociales.
Le résultat de cette politique qu’ils veulent mettre en place, visant l’État social est de sanctionner dans la Santé, la Police, la Justice, l’Éducation, la Culture, la protection sociale.

Par ailleurs, il faut noter que sur les 103% de PIB d’endettement supplémentaire depuis plus de vingt ans, 58,6 % sont imputables à la droite, 26,9% à la gauche et déjà 19,5% à Emmanuel Macron et à la Covid-19.

Le FMI a estimé qu’au-delà de 172 à 180 % du PIB, une dette publique n’est plus soutenable. Constatons qu’au rythme de croissance de la dette, à savoir de 2,2% par an, ce seuil serait atteint en 2045. Constatons aussi que le Japon atteint 236 % du PIB sans dommage majeur.

Pour autant, une dette doit à un moment ou à un autre être honorée, sous peine de ne plus pouvoir emprunter et donc de ne plus pouvoir financer la sortie de la crise et le nouveau contrat social écologique.

La France a besoin d’emprunter pour son nouveau contrat et de financer la transition écologique et numérique sur la base d’une nouvelle croissance.
Cette dernière est nécessaire pour rembourser notre dette et opérer le tournant dans l’économie du nouveau siècle.

La dette publique au sens de Maastricht doit rester à 60 % du PIB sauf circonstances « exceptionnelles ou temporaires ». Les tenants de l’orthodoxie budgétaire savent que cet objectif est inatteignable dans l’état
actuel de la France.

Entre les tenants de l’épuration de la dette « quoi qu’il en coûte » et
les tenants du refus de l’honorer, il existe le chemin de la maîtrise de la dette.

Confrontés à des circonstances exceptionnelles, nous proposons de distinguer l’amortissement de cette dette dans un compartiment spécial géré par l’Agence France Trésor.
Ce cantonnement de la dette gérée selon des maturités plus longues nous permettra d’honorer nos engagements sans être étranglés pour nous réinventer.