Le président de la République a mis 15 milliards d'euros sur la table sans électrochoc politique. Ce qui était impossible hier est devenu possible aujourd'hui. Les gilets jaunes et la violence sont passés par là.

Macron 2 est d'abord une condamnation de Macron1. Sur la méthode, le président en est convenu, sur les plus faibles aussi.

Dans une crise de rejet de Macron, l'offre politique compte tout autant que les mesures.

Personne ne peut négliger la moindre rentrée fiscale de 15 milliards d'euros. Mais où est le nouveau contrat social ? Personne ne peut négliger les mesures ponctuelles pour les plus pauvres, mais ceci sans remise en cause de l'ISF ou de l'effort des plus riches. Personne ne peut négliger la consultation des maires, mais ceci sans nouvelle décentralisation et en cherchant toujours à marginaliser les partis et les corps intermédiaires.  Personne ne peut négliger l'annonce de dialogue, mais pas sans changement de gouvernement, pas sans nouveau gouvernement d'urgence sociale et de concorde nationale, pas sans choc démocratique. 

Au fond le président ne cible pas les gilets jaunes dont il sait qu'il n'est pas en état de les convaincre, mais l'opinion qu'il prend à témoin de son effort et ceci sans remettre en cause son dispositif et sa ligne stratégique.

Sans un mot pour l'écologie, la jeunesse ou les chômeurs, sans de réelles mesures sur les petites retraites (sauf celles en dessous de 2000 euros) ...l'allocution télévisée du président de la République apparaît comme au milieu du gué, sans électrochoc politique, social et démocratique. 

Tout l'enjeu est donc le dégel de l'électorat modéré. Pas sûr qu'il ait réussi.