923 Jours de Guerre en Europe
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1) L'antisémitisme d'atmosphère et le racisme décomplexé. 2) Le TPI veut juger les dirigeants du Hamas et Netanyahou. 3) L'Iran va revoir tout son système de pouvoir. 4) Le tournant racialiste de l'extrême droite à Madrid. 5) La réforme explosive de l'assurance chômage. 6) Le débat Attal-Bardella était-il nécessaire?
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1) L'antisémitisme d'atmosphère et le racisme décomplexé.
Une synagogue incendiée, une liste "de sionistes" à boycotter principalement juive publiée sur TikTok, une lettre antisémite envoyée au maire de Rouen, Nicolas Mayer Rossignol, des agressions verbales exponentielles ; si le racisme se porte bien en France, l'antisémitisme refait surface. C'est le retour du refoulé. Le 7 octobre l’a remis à l'agenda et l'intervention de l'armée israélienne à Gaza l'a fait exploser. Comment ne pas être consterné en regardant la performance de Pauline Rafily Ferniot, militante écologiste filmée en train de crier dans la maison de la Radio "je suis la bite de Netanyahou... il n'y a pas de problème", protestant ainsi contre la mise à pied d'un humoriste qui s'en est pris au prépuce du Premier ministre israélien. Grotesque me direz-vous. Mais surtout, quand les bornes sont dépassées, il n'y a plus de limites, aurait dit Pierre Dac. De l'autre côté du miroir, il y en a un, le racisme anti-arabe ou anti-musulman, qui se lâche. Il suffit de lire Philippe Val se déclarant publiquement islamophobe au point de déclencher un communiqué du très raisonnable recteur de la mosquée de Paris, provoquant d'ailleurs la rupture du partenariat avec la LICRA, un comble! Ou les sorties de Geoffroy Lejeune prononcées sur CNews, condamnées par l'Arcom à propos de l'immigration musulmane et de l'antisémitisme dans les facs. Le groupe identitaire Memisis s'en prend lui aux "violeurs étrangers" désignant les "arabes", perturbant des manifestations culturelles comme à Dole. Mais ce n'est là que la partie visible des multiples sorties sur les réseaux sociaux contre les "arabes des quartiers", eux-mêmes recouverts par des tweets antisémites anonymes immondes. "Il n'existe rien de plus follement aberrant que le racisme", disait Pasolini. Peut-être l'antisémitisme auquel il se rattache? Ou plutôt la concurrence entre les deux, très prisée par les temps qui courent. Cette horrible compétition est le débouché logique de la surenchère pour les besoins du racisme ou de l'antisémitisme. Ils procèdent tous les deux de la même assignation de l'homme à un ensemble méprisé, dévalué, même s'il se rapporte à des histoires, une mémoire, des horreurs différentes. Choisir en ce domaine, c'est déjà périr. Faire une hiérarchie, c'est concéder à la déshumanisation. S'en prendre à un homme pour ses origines, c'est s'en prendre à l'humanité tout entière. Et s'attaquer à une communauté, c'est un attentat contre la société. Au-delà du dégoût et de la condamnation, le racisme décomplexé, comme l'antisémitisme d'atmosphère, sont les manifestations de la déconstruction républicaine. Mais ils sont, encore une fois, l'expression de la libanisation des esprits, de la guerre civile des mots dont je vous ai déjà tant parlé.
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2) Le TPI veut juger le Hamas et Netanyahu pour crimes de guerre.
Israël est pluriel. Il y a en Israël, par exemple, Yael Dayan, une femme solaire qui vient de décéder, fille de Moshe Dayan, romancière députée travailliste favorable à la création d'un État palestinien. Elle a été le premier membre non arabe de la Knesset à rencontrer Yasser Arafat et était engagée pour les droits des homosexuels. Il y a le camp de la Paix et le Premier ministre assassiné, Yitzhak Rabin, ou le journal Haaretz, les Israéliens pour les otages ou descendant dans la rue contre Netanyahu. Mais aussi des leaders de l'extrême droite, des colons ou même un ministre du Likoud que l'on retrouve à Madrid au sommet de l'extrême droite européenne. Ils veulent annexer Gaza, la Cisjordanie, et ceci par tous les moyens et font, il faut bien le dire, peu de cas des Palestiniens, défendant un suprémacisme juif. Au Hamas, qu'il ne faut pas confondre avec les Palestiniens de Gaza, tout cela n'existe pas. Le totalitarisme religieux règne en maître et le désaccord, c'est la mort. L'élimination pour divergence de point de vue est le mode de régulation du débat. "Ça" c'est la différence de nature entre Israël et le Hamas. En Israël, on peut se défendre devant un tribunal avec un code de procédure, des avocats, une jurisprudence. Il y a une justice indépendante, y compris une cour suprême que Netanyahu voulait bâillonner. Dans le Gaza du Hamas, cela n'existe pas. Il n'y a même pas une justice expéditive comme en Russie. "Ça" c'est l'État de droit, même s'il y a beaucoup à dire sur l'arrestation des Palestiniens par le gouvernement israélien. Et donc Israël, en tant que démocratie et État de droit, agressé, brutalisé, martyrisé, avec des femmes et des enfants pris en otage, est en droit de se défendre. Cela ne l'absout pas des critiques justifiées et condamnations prononcées à l'encontre de gouvernements à propos du traitement des Palestiniens depuis des décennies. Se défendre oui, mais pas faire n'importe quoi. C'est ce "n'importe quoi", le caractère disproportionné, punitif, la destruction systématique, le blocus humanitaire alimentaire ou sanitaire de la Guerre à Gaza qui est en cause dans le réquisitoire du procureur du TPI. Dans ce renvoi, le magistrat met en cause le Premier ministre, le ministre de la Défense israélien pour crimes de guerre systématisés (crime contre l'humanité mais pas génocide) et entrave au droit humanitaire. Il ne juge pas les régimes politiques mais réclame justice pour les morts. Les 30 000 morts palestiniens sous les bombardements et les 1 400 israéliens suppliciés. Les responsables, quels qu'ils soient, israéliens et palestiniens, doivent être poursuivis pour des faits qui ont contrevenu au droit international. Si on retrouve la même qualification dans les deux attendus, crime de guerre et crime contre l'humanité, le Hamas est poursuivi pour extermination, prise d'otages et violences sexuelles suite aux atrocités du 7 octobre. Ce qui ne me semble pas tout à fait une victoire symbolique pour la direction du Hamas. Netanyahou est, lui, inculpé pour la conduite de la Guerre contre les Palestiniens. Nous l'avons compris, cette décision de justice provoque un état de sidération de la population israélienne et dans la communauté juive car c'est le statut moral d'Israël qui est impacté par la demande sur laquelle le TPI doit statuer. Je vous avais instruit de ce risque. C'est la légitime défense et l'illégitime massacre qui sont mêlés malgré les mises en garde du monde entier, y compris des États-Unis. Devant l'inimaginable décision du procureur, la réponse fut de délégitimer le TPI car il mettrait sur le même plan le Hamas et Israël. Le procureur Karim Khan, qui a inculpé Poutine ou l'État islamique, est ciblé pour cette raison. Évidemment dit ainsi, c'est pour le moins choquant. Mais le réquisitoire n'incrimine pas Israël mais Nethanyahu. À moins de penser qu'il y a signe égal entre le Premier ministre et Israël, cela ne tient pas. Dans l'ex-Yougoslavie, ce n'est pas la Serbie qui fut mise en cause mais Milosevic. Mais surtout, à trop vouloir jeter la suspicion sur le TPI, on avance des arguments réversibles. On critique vertement la mise sur le même plan d'Israël et du Hamas mais pas la nature des mises en cause. On laisse donc entendre qu'il eût fallu distinguer les deux demandes d'inculpations. Mais ce faisant, on ne nie pas les crimes de guerre. On donne l'impression de refuser seulement qu'ils soient du même registre ou mis sur un pied d'égalité. Serait-ce alors un demi-aveu ? Évidemment non ! Il s'agit seulement d'un argument de circonstance qui frappe l'imaginaire pour accabler la décision de justice mais qui n'emporte pas la conviction. Netanyahou veut qu'Israël fasse bloc avec lui, on comprend pourquoi. Il avance un autre argument : "on dénie à Israël le droit à se défendre". Ce qui est autrement plus fort, plus solide même si ce n'est pas le cas. Netanyahou, qui a son propre agenda, a fait ce qu'il a voulu et c'est bien le problème. Et puis, défendre que la fin justifie les moyens, est-ce entendable dans le monde tel qu'il est aujourd'hui ? Ou défendable devant tant de morts civiles ? Nous vivons les moments les plus noirs du XXIe siècle, dit Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol, président de l'internationale socialiste. Et pour quelle fin ? Les otages ne sont pas de retour. Le Hamas n'est pas détruit. Les morts dans la population civile vont produire de nouveaux combattants. Israël ne sera pas plus protégé mais mis au banc de la communauté internationale avec les conséquences pour les communautés juives du monde entier. Et il n'y a pas de solution politique en vue si ce n'est une guerre perpétuelle. On ne peut être qu'affligé par ce bilan. En tout cas, c'est la première fois qu'un responsable d'un pays démocratique est ainsi mis en cause. L'effet déflagratoire de la décision ne s'arrête pas là. C'est maintenant le droit international qui est tout à coup en jeu. Soit il s'applique après un procès, nul ne peut être au-dessus du droit. Imaginez ce que cela voudrait dire : la guerre en Irak déclarée illégitime au regard des "preuves" apportées à son déclenchement et une demande d'arrestation de Georges Bush lancée. Soit "le camp des démocraties" diverge, la rupture morale s'installe. Les États-Unis, entraînés par leur alliance privilégiée avec Israël, n'appliquent pas la décision de justice, pire ils se préparent à criminaliser ceux qui la soutiendraient. Une partie de l'Europe suit, l'autre pas. Netanyahu, malgré les demandes des plus hautes juridictions internationales, continue à bombarder Rafah. C'est la fin du droit international, le retour avant la Première Guerre mondiale. Les nouveaux empires sont libres de faire ce qu'ils veulent. Et c'est une crise dans le monde occidental. Dans tous les cas, c'est une victoire du "sud global" qui fait de l'égalité de traitement, le fameux deux poids deux mesures, la pierre angulaire de sa critique de l'Occident, et souvent le paravent de ses propres turpitudes. Bienvenue dans le nouveau monde où nos valeurs, usées par nos pratiques, ont ouvert le chemin à leur négation. Cette décision du procureur du TPI confirme que le monde ancien est en train de mourir pour le meilleur, le droit international, ou le pire, la dislocation du droit international. Les démocraties enfermées dans le monde d'hier ne mesurent pas ce qui est en jeu. Et comme d'habitude, le débat dégénère entre ceux qui sont inconditionnellement pour Israël et ceux qui sont inconditionnellement contre et on s'envoie à la figure l'antisémitisme des uns ou le génocide des autres. Pendant que se joue le nouveau monde.
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3) L'Iran va revoir tout son système de pouvoir.
L'accident mortel du président iranien Ebrahim Raisi, dans un hélicoptère datant des années 60, est source de toutes les interprétations. Le Mossad pour les uns, les Américains pour d'autres, ou l'incurie iranienne serait responsable. Il est vrai que le président iranien ultraconservateur, toujours coiffé de son turban noir des prophètes et de son manteau de prière, avait beaucoup d'ennemis. D'abord son peuple auquel il s'est attaqué avec brutalité à l'occasion des manifestations faisant suite à la mort de Masha Amini. Ensuite, Israël, en soutenant le Hamas le 7 octobre et les centaines de drones et missiles lancés contre l'État hébreu. Enfin, chez les pasdarans qui estiment que la riposte à Israël fut insuffisante. Mais aussi à cause de cette rumeur où on évoquait à Téhéran la possible succession à l'ayatollah Khamenei, guide suprême de la Révolution, par son fils, alors que Raisi était donné favori. Cette mort ouvre en Iran la perspective d'une élection présidentielle. Certes, l'espace est réduit car il faut, pour être candidat, l'assentiment du clergé de Qom et de Khamenei. Mais le redoutable choix pour ces derniers d'interdire toute figure légèrement libérale c'est prendre le risque d'un abstentionnisme voire un boycott de l'élection présidentielle. Ce qui affaiblirait un peu plus les Mollahs. Les feux d'artifice et les fêtes à Téhéran le soir de la mort du président attestent du gouffre dans une partie de la société iranienne. Le guide suprême s'est adressé tout de suite aux Iraniens pour leur dire que tout était sous contrôle. La rapidité de la prise de position semble indiquer le contraire. Car il ne s'agit pas seulement de remplacer un président sans pouvoir, mais de revoir toute l'architecture du pouvoir terrestre et spirituel, et cela ne va pas sans tensions, même dans le trou noir de la théocratie iranienne.
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4) Le tournant racialiste de l'extrême droite à Madrid.
Le rendez-vous de Madrid de toute l'extrême droite européenne a enfin fait comprendre que si les nationalistes populistes étaient unis, ils seraient après l'élection du 9 juin la première force du Parlement européen. L'ancien Premier ministre Édouard Philippe fait ce constat mardi sur France Bleu Pays Basque : "Je crains qu'au sein du Parlement européen il y ait une masse critique de parlementaires, pas simplement français d'ailleurs, qui aient envie de détruire l'idée de la construction de l'intérieur, soit en la ralentissant soit en la rendant impossible. Ce serait très dangereux." En effet, car cette poussée nationaliste se fera sur un nouvel axe. La présence de Marine Le Pen et Meloni aux côtés d'Orban, de Vox ou de l'AfD (dont l'un des responsables vient de déclarer qu'un SS n'était pas obligatoirement un criminel) démontre, s'il en était besoin, que le nationalisme d'exclusion étend son noir manteau sur toute l'Europe. On peut hausser les épaules, jouer les autruches, se gausser des divisions par mépris ou pour se rassurer, les faits sont têtus. Les extrêmes droites contestaient l'Europe de l'extérieur, elles vont la gripper de l'intérieur en commençant par faire sauter la coalition de fait PPE-PSE. La démocratie chrétienne a annoncé la couleur, elle n'hésitera pas à avoir recours à l'extrême droite. Déjà, les Pays-Bas annoncent l'alliance des droites avec l'extrême droite. Mais le principal enseignement de la petite sauterie madrilène, c'est l'axe racialiste. Il y a très longtemps que nous n'avions pas entendu Marine Le Pen, sous des tonnerres d'applaudissements, aussi virulente sur le sujet de l'immigration et du grand remplacement. Toutes les interventions étaient en résonance sur le sujet et donnaient à voir les pensées et les arrière-pensées des orateurs. Toute l'extrême droite européenne a endossé la thématique du grand remplacement "arabo-islamique". Et c'est cela le nouvel axe de la poussée nationaliste. Il faut comprendre que nous sommes passés du souverainisme nationaliste à un nationalisme ethnicisé. C'est une évolution majeure. C'est le propre de la dynamique nationaliste. Elle est sans rivage dans la xénophobie. On ne peut qu’être inquiet et on ne peut que souscrire à l'appel de Paris des sociaux-démocrates contre l'extrême droite, autour de Raphaël Glucksmann.
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5) La réforme explosive de l'assurance chômage.
À moins de 15 jours de l'élection européenne, le gouvernement Attal lance sa réforme de l'assurance chômage. Ceci dans la semaine où l'ultimatum de LR sur un budget rectificatif s'achève, avec à la clé un possible débat de censure début juin. La pauvre Madame Hayer doit se dire : "préservez-moi de mes amis, mes ennemis je m'en charge". D'autant que 43% des Français veulent sanctionner l'exécutif, cela fait beaucoup. L'annonce la semaine prochaine s'annonce brutale. François Hommeril, le patron du syndicat des cadres CFE-CGC, déclare à la sortie d'une réunion avec Madame Vautrin, la ministre du travail : "le gouvernement entend durcir les conditions permettant d'ouvrir des droits à l'assurance chômage". Et Sophie Binet de la CGT renchérit : "C'est la réforme la plus violente depuis 7 ans". De fait, il faudra avoir travaillé huit mois dans les 20 derniers mois, au lieu de six dans les vingt-quatre mois actuellement. On envisage aussi de plafonner les chômeurs proches de la retraite. Bref, le gouvernement veut faire 3,6 milliards d'euros d'économies. On promet en retour la création de 90 000 emplois. Emmanuel Macron en avait promis beaucoup plus avec sa réforme des prud'hommes qui devait lever les "obstacles psychologiques à l'embauche". Résultat : on débauche plus pour embaucher moins. Alors, on a affiné le discours chez les libéraux du gouvernement en défendant l'autonomie par le travail plutôt que la protection sociale à crédit. C'est le retour du débat des droits libertés contre les droits créances au cœur de l'offensive des libéraux contre l'État social depuis la fin des années 70. C'est fou ce que les "modernes" puisent dans le monde d'avant. Il est peu probable que ce type d'argument mette du baume au cœur des salariés, mais il faut en mettre à celui des agences de notation. Les réactions risquent d'être rudes, si on en juge par cette première dans l'histoire parlementaire, à savoir une conférence de presse d'un groupe parlementaire (Liot) et des centrales syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC) pour présenter un contre-projet en défense de l'assurance chômage. Pour une fois, grâce à Bertrand Plancher, le président du groupe, les syndicats ont tiré les premiers. Et surtout, ne se sont pas contentés de dire non à la réforme. Ce qui sous-entend que l'intersyndicale reprend du service, à part la CFTC, mais qui rejoindra un mouvement qui sera chaud. Dans ces conditions et après une lourde défaite électorale, la crise politique va prendre une nouvelle dimension.
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6) Le débat Attal Bardella était-il nécessaire ?
Les macronistes ont décidé de laisser Bardella conforter son score au-dessus de 30% pour tenter de verrouiller le leur au-dessus de Glucksmann. Les deux champions d'un jour menaient combat pour leurs mentors tout en assurant leur propre après-vente. Bardella, affrontant un Premier Ministre, démontrait qu'il le valait bien. Et le Premier Ministre affrontait "l'hydre fasciste" et démontrait qu'il pouvait le faire. Les deux se voulaient placés, à défaut d'être gagnants, arboraient le même dress code comme pour mieux souligner qu'ils boxaient dans la même catégorie, c'est-à-dire les poids moyens. On ne savait pas si c'était un combat de coq ou le bal des prétendants. Les deux se sont adressés à leur électorat, quant à l'Europe, elle repassera. Gabriel Attal, droit dans ses bottes, roulant des yeux à droite et à gauche, comme pour nous assurer de son bon droit. Bardella, passé du Cobra à la mangouste, tassé sur son siège, le regard en dessous, sûr de sa bonne droite. Bardella se méfiait du jeu de jambes de Attal qu'une pratique de porte-parole du gouvernement avait rendu efficace. Il a voulu sophistiquer son discours et s'est perdu de vue. Quant à "Gaby", ses crochets étaient lourds et tournaient autour d'un "vous voyez bien qu'il est d'extrême droite". Ce qui nous éclairait peu sur ce qu'il pense. Mais il espérait son salut dans un "c'est ce qu'on en pense". Qu'est-ce que la France a pu tirer de cet affrontement de deux "jeunes" qui n'étaient là que par la volonté de leurs tuteurs ? Franz-Olivier Giesberg a été très enthousiaste, voire dithyrambique, et pour quelle raison ? "On sent qu'ils sont là pour longtemps". Ah oui, vu leur âge, l'inverse aurait été étonnant. Mais qu'a-t-on appris ? Que les macronistes sont prêts à mettre en scène l'extrême droite pour induire un "entre eux et nous, il n'y a rien". Entre nous, est-ce nouveau ? Quant à Bardella, il a symétriquement la même idée. Est-ce une découverte ? Le service public a servi un public conquis d'avance, au mépris de l'équité. Mais on ne résiste pas à l'Élysée, n'est-ce pas ! Les plateaux des chaînes concurrentes ont dû jouer les arbitres de ring, comptant les points. Alors voilà, Bardella incarne plus ou moins bien la droite dure et xénophobe, Gabriel Attal ne mange pas de ce pain-là. Quelle découverte ! Il n'est pas sûr que le débat sur l'Europe soit sorti gagnant. Mais ce n'était pas l'objet.
A Dimanche prochain
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MEETING • PARIS • Réveiller l'Europe avec Raphaël Glucksmann pour les élections européennes !
Jeudi 30 mai 2024 à 19h00
Zénith à Paris, France
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Ma tribune : Nous sommes condamnés à nous entendre !
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Au moment où la Nupes s'est décomposée, un nouvel axe de recomposition se constitue : le Programme Fondamental.
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LE POUVOIR D’AGIR |
Le Lab de la social-démocratie vient d’élaborer un « programme fondamental » intitulé Le Pouvoir d’Agir, qui vise à rénover les idées de la gauche réformiste en France. LeJournal.info a décidé de publier les principales réflexions issues de ce travail collectif. Pour y avoir accès cliquez ci-dessous sur les quatre liens :