Cela devait être la marche de Wagner sur le Palais d'hiver ou la pantalonnade de 91 où Guemadi Ivanovich Ianaïev se rend aux troupes d'Eltsine. Ce fut Kadyrov père affrontant les troupes de Poutine, puis négociant son ralliement. Ici, Prigojine obtient ce qu'il cherchait : l'exil en Biélorussie et la sauvegarde de sa milice et de son business. Il n'entre pas dans le rang, et le Kremlin oublie tout. Est-ce si simple ? Poutine a perdu ce qui faisait sa force, entre son armée et sa milice. Il avait félicité les "Wagner" lors de la prise de Bakhmout et fait la sourde oreille aux rumeurs de contact entre Prigojine et les services secrets ukrainiens. Et il ne s'était pas opposé à la décision de l'armée de vassaliser les milices. Mais devant la sédition de Prigojine, il a dû faire le choix de l'armée et s'est mis entre les mains du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, qui fait partie de ses opposants silencieux, et de son chef d'état-major, Gerasimov. Ces derniers obtiennent la disgrâce de Prigojine et sortent gagnants, si l'on excepte la prise de Rostow sans un coup de fusil. Mais Poutine a perdu le monopole de la violence. Poutine est seul et doit "cohabiter" avec l'armée. Et c'est entre eux une paix armée qui tient, tant que le front du Donbass tient.

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Le désaccord entre la France et l'Allemagne sur la défense tient à deux paramètres. L'Allemagne a choisi la vassalisation vis-à-vis des États-Unis car elle ne veut ni ne peut être dans la main nucléaire française. Partant de là, son objectif est industriel et non militaire. Mais derrière cet affichage, il y a une hésitation sur la voie à suivre... Schröder : "les décisions doivent se prendre à Berlin", Merkel : "on ne peut dépendre d'une nation" ou Scholtz, le discours de Prague sur l'autonomie de l'Europe. Il y a donc une petite voie pour l'Europe de la défense.

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La Chine tousse et le monde s'enrhume. La croissance chinoise est en berne au point que le gouvernement chinois a abaissé ses perspectives de croissance de 6 % à 5,4 %. Dans l'immobilier, les investissements ont chuté de 7,2 %, les nouveaux chantiers de 26,6 %. La consommation ne redémarre pas. Le chômage des jeunes a fait un bond à 20,8 %. La stagflation est là. Et les autorités chinoises réunies le 16 juin n'ont rien proposé de nouveau si ce n'est des prêts pour les infrastructures aux régions à l'endettement déjà colossal. Ce trou d'air chinois va avoir des conséquences pour l'économie européenne, à commencer par l'Allemagne qui est déjà en récession.

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Le monde, les médias, les marines, E. Macron, se sont mobilisés à juste raison pour un submersible transformé en cercueil implosant dans les eaux glacées du Titanic qui ont en vue d'autres. Pourquoi cette émotion et cette sollicitude furent-elles impossibles pour les 500 morts en Méditerranée, où des femmes et des enfants furent noyés vivants dans la cale d'un bateau négrier ? La philosophie de la modernité médiatique est tout à coup résumée. Ce qui est important, c'est le suspense qui permet de feuilletonner l'émotion. L'inhumanité médiatique, certes ! Mais l'indifférence du Nord "global" lorsqu'il s'agit du sort des migrants.

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Pendant que les coursives gouvernementales bruissent du remaniement, les grognards du macronisme, Castaner - Ferrand, rappellent les fondamentaux du "ni droite ni gauche" tout en ouvrant la perspective d'un autre mandat. Il ne s'agit pas obligatoirement de modifier la Constitution pour un 3ème mandat de suite pour le président Macron comme un vulgaire dictateur africain. Encore que ! Mais il s'agit d'installer l'idée que "l'indispensable Macron" reviendra de toute façon faire un mandat, voire deux. L'idée se veut dissuasive. Il s'agit de tenir la majorité, l'appareil d'État jusqu'à la fin du quinquennat. Il s'agit aussi de préparer les esprits à l'échec de l'alliance avec la droite classique. LR, dans ses États généraux, a affirmé, à cette étape, son refus de sauver le soldat Macron. Il s'agit donc d'installer le macronisme au long cours pour légitimer un nouveau Gouvernement sans majorité absolue, voire une redoutable dissolution. Bref, il s'agit du "macronisme for ever" enjambant cette majorité relative et ses conséquences.

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Après la réception en grande pompe de MBS, "l'homme qui a fait découper son opposant journaliste", c'est Madame Meloni, post-fasciste mais toujours d'extrême droite, qui a les honneurs de l'Élysée. Personne ne nie la nécessité de dialoguer avec l'Arabie saoudite, encore moins avec l'Italie. Mais il y a suffisamment de sommets internationaux pour le faire. La nature des gouvernements n'est pas neutre et la vision que la France en a participé de sa puissance. Réalisme ne veut pas dire cynisme. Décidément, le président a toujours un problème avec le symbolique qui sied à notre monarchie républicaine. Et pas seulement quand il siffle cul sec une bière dans les vestiaires de Toulouse, champion de France de Rugby.

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Sondages en hausse, rejet en baisse, percée dans l'opinion de ses idées sécuritaires ou anti-immigration, en tête pour les élections européennes, avec des adhésions records, c'est la résistible ascension de Marine Le Pen. Toute la classe politique à droite et au centre-droit lui court après. Elle légitime ainsi un peu plus la chef de l'extrême droite. Pendant que Bolloré construit méthodiquement un groupe de presse néo-réactionnaire qui fera campagne le moment venu. CNEWS, Europe1, C8, Paris Match, etc. L'arrivée à la tête du JDD du très zemmouriste Geoffroy Lejeune, jugé trop extrémiste pour Valeurs actuelles, condamné pour une "une" raciste alors qu'il dirigeait cet hebdomadaire, procède de cette démarche. Fox News a été l'agent électoral de Trump. Bolloré News le sera pour Marine Le Pen. Mais chut, la gauche dort. Une fois Marine Le Pen élue, on vous assure que "le fascisme ne passera pas".

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Mis sous observation par les agences de notation, l'une d'entre elles a dégradé la France. Les notes de la France et la charge de la dette contraignent le gouvernement, après le cocorico des investissements étrangers, à faire un plan d'austérité (10 milliards d'euros par an pendant quelques années). C'est donc un violent coup de frein des dépenses publiques et de la commande publique qui va s'abattre sur l'économie.

L'austérité, l'inflation, le tout sans croissance vont s'installer sur la France avec sa redoutable dialectique économique. L'exercice budgétaire qui s'annonce à l'automne, entre protestations sociales et utilisation de l'article 49.3, sera périlleux. Comme toujours, E Macron réagit ou surréagit, mais n'a pas de stratégie.

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Totale humiliation de Boris Johnson au Parlement britannique, seulement 7 députés ont voté contre les sanctions à son encontre. Le voilà mis sur la touche. Un précédent pour Trump ?

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Jean-Luc Mélenchon propose une répartition autoritaire en Europe des migrants ou des demandeurs d'asile. Idée intéressante car elle implique une instance politique européenne pour le réaliser. C'est précisément l'Europe politique que tentait le traité de Maastricht. Voilà donc une entorse au souverainisme de gauche passée inaperçue mais bienvenue. Mais il y a aussi un aveu : la France ne peut accueillir tous les migrants et demandeurs d'asile. Et s'il faut bien les accueillir, il faut bien les reconduire ou les répartir. Cet éclair de lucidité est à souligner.

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LFI lance une pétition pour une liste Nupes aux Européennes. Les jeunesses socialistes qui ne sont plus indépendantes de la direction du PS emboîtent le pas. Pendant que Faure amuse la galerie avec un texte sans arête visant au dialogue idéologique avec LFI à l'automne, comme le préconisait Guy Mollet en son temps vis-à-vis du PCF. Et pour mieux brouiller les cartes ou peut-être même ne sachant que choisir, après la session du PCF et de EELV, le ticket Glucksmann-Ridel est avancé à bas bruits. La vague nationaliste arrive en Europe, mais les fauristes ont piscine. Il arrive même au premier cercle du premier secrétaire de s'en désespérer.

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Madame Obono, députée LFI Nupes, vend la mèche. Pour elle, le centre de gravité de la Nupes c'est LFI. C'est une colonne vertébrale "anticapitaliste, collectiviste et révolutionnaire", explique-t-elle. Voilà pourquoi cette extrême gauchisation de la gauche ne peut accéder à la majorité électorale. Les fauristes du PS ne disent rien, qui ne dit mot...

A dimanche prochain !