Scandale ordinaire dans la France contemporaine 1 

Amélie est refoulée aux prépas malgré 18,16 de moyenne, 20 sur 20 en mathématiques, 18 en physique, 20 au grand oral et 19 en philosophie. Les algorithmes en ont décidé autrement. Amélie ne peut entrer en prépas, car c'est la place dans le lycée qui est surcotée par la machine aveugle.

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Scandale ordinaire dans la France contemporaine 2 

Selon une étude de l'Insee publiée le 20 juillet, 9 millions de Français sont en privation matérielle et sociale, et selon le Credoc, 16 % des Français déclarent ne pas avoir mangé à leur faim. La France du précariat progresse chaque année un peu plus.

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L'Europe est piégée dans le Donbass.

L'offensive héroïque des Ukrainiens ne parvient pas à passer, de manière significative, le mur de mines russes. C'était prévisible. On a poussé les Ukrainiens à la contre-offensive, sûr que le front russe allait craquer grâce à nos technologies. Les Russes tentent même des contre-attaques sur le flanc Sud et bombardent Odessa à tout va. La Russie ne s'est pas encore effondrée. Poutine était même invité au sommet des BRICS qui est en train de muter en front anti-occidental. Le maître du Kremlin vient de rompre l'accord sur la livraison du blé ukrainien, espérant alléger les sanctions. Que faire ? Il est quasiment impossible de réclamer la paix ni un cessez-le-feu, sous peine de passer pour un auxiliaire de Poutine. Le Vatican ne s'y est même pas risqué. Et Lula, tout en le disant, ne fait rien pour. Mais il est aussi impossible d'envisager de projeter des troupes pour un soutien décisif, au côté des Ukrainiens, sans passer pour un irresponsable déclenchant la 3ème Guerre mondiale. Même la mise sur pied de brigades internationales semble hors de portée. Nous n'avons plus de Malraux. Une pensée pour Léon Blum, ô combien critiqué pour ne pas être intervenu en Espagne face à Franco après Guernica. Il ne reste quoi ? Être les spectateurs compatissants, un peu aidants ? Tout en soulignant que les Ukrainiens se battent pour l'Europe, la liberté, la démocratie. Ce Haka Européen est une tragédie pour les Ukrainiens et un drame pour l'Europe, impuissante à produire une solution et s'accommodant du statu quo mortifère. Et chaque semaine, le bilan s'alourdit. Le chef d'état-major de l'armée américaine, Mark Alexander Milley, estime en substance que la Russie a perdu, mais que l'Ukraine ne gagnera pas. La boucherie va continuer avec déjà 100 milliards engloutis. Et nous ? Nous faisons la guerre au balcon.

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C'est le tour de l'Espagne ? La droite espagnole, en tête dans les sondages, s'apprête à faire alliance avec l'extrême-droite Vox. Ce n'est pas pour peindre du noir sur du noir. Mais après l'Italie et de nombreux pays d'Europe, ce serait une défaite de plus. Même si en inextrémiste, la Gauche était en situation de sauver les meubles, la progression de Vox est là. Plus qu'une percée électorale, c'est une OPA idéologique sur les droites classiques. Le nationalisme d'exclusion recouvre de son manteau noir une partie de l'Europe. "C'est plus grave que jamais, la machine est déjà en marche" Stefan Zweig le Monde d'hier.

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L'enjeu des élections européennes est triple : 1) construire le barrage à la vague nationaliste en Europe ; 2) construire un contrat social écolo-numérique européen ; 3) construire une défense européenne et un système de sécurité qui impose la paix sur le continent. Je ne vois rien de cela dans le programme soumis par le PS en vue d'une liste autonome de la Nupes que Olivier Faure sera contraint de lancer lors du Campus de Blois fin août, mais pas plus dans celui des "écologistes".

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Le pays fut à feu et à sang. Le monde entier s'en est inquiété, même le chancelier Scholz. Mais le président pense que les émeutes de banlieues à la suite du mouvement sur les retraites et aux gilets jaunes sont des épiphénomènes ne nécessitant aucun bougé. Quant à la stratégie, les Républicains ne veulent pas s'avancer avant les sénatoriales et encore à condition d'obtenir le poste de Premier ministre. Elisabeth Borne est très abîmée. 56 % des Français pensent que c'est une mauvaise Première ministre. Mais précisément, elle n'a rien à perdre et donc pour Emmanuel Macron c'est la meilleure option pour imposer l'austérité budgétaire, nécessaire par nos déficits. Malgré des sondages épouvantables, une majorité relative à bout de souffle et un front social toujours hostile, le président a décidé de continuer à user la Première ministre. C'est une position d'attente pour ne pas brûler trop tôt d'autres cartouches, à savoir Darmanin, la dissolution ou une cohabitation avec LR.

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Le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, est sacrifié sur l'autel du nouveau tournant du président Macron. Après les émeutes de banlieues, retour à l'autorité. Et cela lors d'un remaniement technique, d'autant plus clair et... cruel.

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Les tarifs de l'électricité vont augmenter de 10 % en plein mois d'août, responsables de la réglementation européenne. Bien joué, vu la vie chère et à la veille des élections européennes.

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Le problème n'est plus comment se défaire de la Nupes à Gauche. C'est fait. Il y aura 4 listes aux Européennes, les municipales seront locales et il est peu probable qu'une primaire de la Nupes à la présidentielle s'impose. Donc le problème posé au PS c'est comment bâtir une offre globale (Doctrine, stratégie, incarnation) capable d'offrir une alternative crédible à l'arrivée de Marine Le Pen.

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Jean-Luc Mélenchon a tort de parler d'un "arc républicain réactionnaire". S'il y a un bloc réactionnaire, il n'est pas républicain, car la République et le nationalisme d'exclusion sont incompatibles. Mais Jean-Luc Mélenchon ajoute quelques jours plus tard, au sommet des peuples à Bruxelles : le monde n'a plus le temps à perdre face au réchauffement climatique. "Seule l'action révolutionnaire est subversive". En un mot, il radicalise à gauche pour cliver. C'est la stratégie de différenciation maximale, tout en dénonçant la rupture de la Nupes aux Européennes.

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Somptueux tour de France avec un duel au sommet Vingegraad - Pogacar qui a tenu tout le monde en haleine jusqu'à la 17e étape. Sans remonter au duel entre F. Coppi - G. Bartali transcendé par la plume de Dino Buzzati en 1949 ou encore Poulidor - Anquetil en 64, Lemond - Hinault en 86, l'incroyable Lemond - Fignon 89, Contador - Evans en 2001 ou Schleck - Contador en 2010, sans oublier le duel des dopés Armstrong - Ullrich ; Pour que le tour soit grand, c'est comme en politique, il faut offrir de vrais duels. Le Tour de France dit aussi toujours un peu de ce qui se joue en France. Les Français ont été bons mais un ton en dessous : Gaudu, Pinot, Alaphilippe, Martin, et le pauvre Bardet, le mal-aimé des médias, et pourtant le dernier à avoir fait deux podiums. Il faut remonter à Richard Virenque pour avoir un tel exploit. Mais voilà, là encore, comme en politique, la France médiatique a ses têtes. Ce n'est pas tout, à l'instar de la place de la France, certes dans le top 10 des nations, qui régresse petit à petit. "Nos" coureurs sont dans le top 10 mais ne jouent plus les premiers rôles.

A dimanche prochain.