540ème jour de guerre en Europe.
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La France out ! Depuis le début de la guerre en Ukraine, nous avons pris le tapis roulant de l'Histoire à l'envers. La France aurait dû être à la tête des pays du "non à l'invasion russe". Nous avons laissé B. Johnson et J. Biden le faire. La France aurait dû construire une coalition défavorable à ce coup de force, ne se réduisant pas aux "puissances occidentales". Nous nous sommes laissés entraîner dans le club des riches. Là, non seulement nous avons été au départ conciliants avec Poutine, mais nous sommes aujourd'hui absents de la solution. Nous avons brillé par notre absence à la conférence de Djeddah : Allemagne, Inde, États-Unis et 40 pays. Mieux, Olaf Scholz, qui traînait des pieds au début du conflit puis est devenu le second contributeur militaire, vient de lancer un appel à la diplomatie pour parvenir à la paix sur la chaîne ZDF le 13 août. Nous savons que le Verdun du Donbass est inacceptable. Et nous sommes dans un pat diplomatique après avoir fait des moulinets en tous sens. Il n'est pas undomaine où nous puissions nous enorgueillir d'être une solution.
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La distorsion est spectaculaire. Sera-t-elle tenable ? La France devient le 3ème pays au monde en termes de millionnaires et la déconsommation due à l'inflation fait un bond spectaculaire. La France vient de dépasser le Japon en termes de millionnaires et se trouve juste derrière les États-Unis et la Chine avec 2,8 millions de millionnaires, c'est-à-dire presque 5 % du nombre de millionnaires de la planète. L'Allemagne est 5ème et se rattrape sur les super-riches (dans les plus de 50 millions l’Allemagne est 3ème ; la France 9ème avec 3890 personnes). Dans le même temps, selon l'OFCE, la chute de la consommation alimentaire n'a aucun précédent depuis 1980. Les dépenses de consommation ont progressé de 9 % dans le rayon alimentaire en 18 mois. Il y a 9 millions de pauvres en France, dont 3 millions vivent avec 360 € par mois. Cette crise des ciseaux n'annonce rien de bon dans une France qui pense que E. Macron est le président des riches et que les autres n'ont pas fait mieux pour eux ; à commencer par les étudiants qui subissent de plein fouet l'inflation. La jeunesse étudiante c’est toujours la plaie sensible de la société. Attention danger !
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La France était le dernier pays d'Europe à avoir un taux de fécondité supérieur à 2, proche du renouvellement de la population. Nous sommes passés à 1,9 et c'est maintenant la glissade, nous serons à 1,7 à la fin de l'année. Avec 314 000 naissances au premier trimestre, c'est une baisse spectaculaire de 7%. Le nombre de décès se rapproche à toute vitesse du nombre des naissances. Des chiffres qui en disent plus que tous les commentaires sur la foi des Français dans l'avenir.
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Le Parti conservateur LR s'est interrogé tout l'été sur sa stratégie à la suite d’une interpellation de A. Pradié dans Le Point, demandant à ses amis de trancher la ligne. Entre Marine Le Pen et Édouard Philippe, LR, c'est un peu la balle de ping-pong qui se prend pour une raquette. Entre la favorite de l'élection présidentielle et le favori des sondages, entre le national-populisme et le juppéisme macroniste, il n'y a à cette étape rien, pour paraphraser A. Malraux qui ne voyait rien entre les communistes et les gaullistes. Ce n'est pas l'avis de Sarkozy, qui a longtemps été le soutien inconditionnel d'E. Macron. Le déjeuner privé au Cap Nègre mais rendu public entre les époux Sarkozy et Darmanin était symbolique. Sarkozy n'est pas un as de ce sport des signes que maîtrisait parfaitement F. Mitterrand. Mais vieillissant, il s'y fait. Le déjeuner indiquait donc le changement de donne, Macron ne se représentant plus. Sarkozy a perçu, l'ayant vécu lui-même, l'amertume du ministre de l'Intérieur de ne pas être Premier ministre. Il y avait là matière à un présidentiable. Et entre les deux offres dominant à droite, le chemin d'une résilience sarkozyste. Mais peu ont vu le déjeuner, encore moins la stratégie. Alors, Sarkozy met les pieds dans le plat. C'est le sens de la sortie de son dernier ouvrage, mais surtout de son interview de rentrée au Figaro. Sarkozy voit en Darmanin "le meilleur des quadras". Darmanin, qui a beaucoup à se faire pardonner chez les conservateurs, comprend très bien en quoi Sarkozy, moins influent mais toujours populaire à droite, peut lui servir.
Il n'est pas certain que l'Élysée, qui s'est acharné à rendre crédible une candidature Castex, voit cela d'un mauvais œil. C'est une alternative à E. Philippe comme une autre. En tout cas, l'ami de Sarkozy, Xavier Bertrand, de Macron, va changer de catégorie. Darmanin va entrer dans celle des présidentiables avec la hargne de celui qui n'a pas été choisi, comme en leur temps Sarkozy et Macron. Éconduits, ils étaient tous les deux restés au Gouvernement comme premiers opposants de l'intérieur. Bref, Sarkozy vient de lancer la guerre des droites et par la même la fin "symbolique de l'ère Macron", sous les applaudissements de Marine Le Pen.
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Madame la Première Ministre E. Borne a décidé de se structurer pour ne pas laisser toute la place à Darmanin. Voilà qui est particulier quand on est le fusible du président et chef de la majorité, même relative. Il n'est pas sûr que le Président Macron apprécie la plaisanterie.
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"Nous avons besoin des Russes et les Russes ont besoin de nous", nous dit sentencieusement N. Sarkozy. Le problème, au cas où l'ex-président ne l'aurait pas vu, c'est que la Russie de Poutine est en guerre contre nous. Si, si, Nicolas, celui dont vous disiez à V. Pécresse c’est qu'en le connaissant bien, il n'envahirait jamais l'Ukraine. Et tant que ce petit sujet n'est pas réglé sous une forme ou une autre, cette forte pensée géopolitique digne de Clausewitz a peu de chances de se réaliser. Deuxième proposition baroque de l'ex-président : "le référendum sur la Crimée... sous strict contrôle des Nations-Unies pour entériner l'état de fait actuel", dit-il. Curieux de redonner la parole au peuple en décrétant déjà qu'il va entériner la russification de la Crimée et du Donbass.
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O. Faure et Jean-Luc Mélenchon s'invectivent par X interposés tout en appelant à l'union. La Nupes n'est plus seulement l'horizon indépassable commun. Mais c'est déjà l'heure des règlements de comptes, prélude à la compétition acharnée pour arriver en tête du petit bain des candidats aux Européennes. O. Faure, contraint par l'autonomie d'EELV et du PCF, son opposition interne qui pèse 50 % et le risque d'une liste autonome de ces derniers en cas d'accord avec la France insoumise sur l'Europe, le discrédit médiatique de Mélenchon, s'apprête à se lancer pour les Européennes. Il souhaitait banaliser ce désaccord électoral. Jean-Luc Mélenchon ne l'entend pas ainsi. Il se trouve isolé par ses pseudo-partenaires. Sa contestation interne s'appuie sur l'existence de la Nupes. Il a tiré de celle-ci tout ce qu'il était possible d'en tirer. Il tente donc de faire porter la responsabilité de la désunion aux autres, sûr que cela lui profitera. Et cela ne fait que commencer. Il va enrôler à sa suite tout ce que la France compte comme anti ou radicaux de tout poil. Sans se départir de la Nupes et de l'union, il va construire le front des radicalités. Il va battre le tambour pour préparer le lancement de son dernier ouvrage. La Nupes va être un naufrage et un calvaire. Le bilan de cette Nupes est désastreux pour la Gauche en général et le PS en particulier. Il a combiné l'errance radicale et maintenant le spectacle d’une désunion radicalisée.
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La guerre du pain menace en Tunisie après les décisions d'un seul pain à prix unique sur fond de pénurie de farine subventionnée, et d'interdiction à 1500 boulangers d'acheter cette farine subventionnée. Les secousses se multiplient en Tunisie et le pouvoir se durcit, tout cela a un air de pré-révolution de jasmin. Car dans le même temps, des centaines de catholiques, de musulmans et de juifs ont décidé de marcher ensemble pour la Paix à la Goulette.
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Température extrême et sécheresse exceptionnelle touchent l'Irak au point que l'ONU lance un signal d'alarme. Gutierrez, le Secrétaire général des Nations Unies, vient d'estimer que nous entrons dans "l'ère de l'ébullition mondiale", ce n'est pas la France qui dira le contraire.
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Les forces d'attente de la CEDEAO sont... en attente. Non qu'elles n'auraient pas les moyens d'intervenir au Niger. Le Nigeria a 150 000 hommes sous les drapeaux et une armée de terre supérieure à la France en termes de soldats. Et avec le Sénégal et la Côte d'Ivoire qui ne sont pas sous-dotés en ce domaine, le problème ne vient donc pas de là. Il faut planifier, préparer, équiper les forces, les ravitailler, soutenir les troupes pour les projeter à Niamey. Il faut aussi les informer des mouvements de troupes des forces nigériennes. Et pour tout cela, la CEDEAO a besoin du soutien des Américains et des Français. Certes, soutien discret mais pas invisible. Et ceci n'est pas sans conséquences dans une région chauffée par l'histoire coloniale et la propagande russe anti-occidentale. L'Union africaine a déjà condamné le projet de la CEDEAO. Dans ce bourbier, la France a-t-elle une stratégie ?
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Le blocus décrété par l'Azerbaïdjan contre les Arméniens du Haut-Karabakh dure depuis 247 jours. Sans une seule réaction, si l'on veut bien excepter ma modeste protestation dès les premiers jours. 120 000 Arméniens sont bloqués, privés de tout. L'Azerbaïdjan de la famille Aliyev profite de l'attention du monde et de la Russie pour l'Ukraine. Ils sont de toute façon sous la triple protection des États-Unis, de la Turquie et de l'Iran. Est-ce une raison pour laisser mourir les Arméniens en silence?
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Javier Milei bouleverse le paysage politique argentin. Le candidat se proclame anarcho-capitaliste. Il est arrivé en tête des primaires obligatoires qui sélectionnent les candidats pour les élections du 21 octobre prochain. Il s'agit en réalité d'un nouveau candidat illibéral. Il profite de l'effondrement du président péroniste Alberto Fernández.
Comme la plupart des populistes illibéraux, il est admirateur de Trump, veut faire le ménage dans la classe politique, estime que le changement climatique est un mensonge. Il souhaite rétablir l'interdiction d'avorter et estime que l'éducation sexuelle à l'école est un complot contre la famille. Mais Milei a aussi - économiste oblige – un programme économique : il rêve d'abolir la Banque centrale de l'Argentine et de remplacer le peso par le dollar. Au pays inventeur du populisme avec Perón, ceci rappelle le péronisme d'extrême-droite d'Isabel Martínez Perón et surtout de José López Rega, fondateur des lugubres escadrons de la mort Triple A. Nous n'en sommes pas là, mais dans ce pays féru de psychanalyse, c'est le retour du refoulé de l'époque qui a conduit à la dictature.
A dimanche prochain !
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