Comme prévu - enfin dans ces colonnes – l’irresponsabilité satisfaite d’Emmanuel Macron a provoqué les applaudissements du cercle de la raison mais le rejet du pays. On avait déjà vu cela avec la réforme Juppé.
Comme prévu, la rue stimulée par l’union syndicale a enflammé les sondages qui ont ébranlé les députés LR, coincés entre Macron et Marine le Pen.
Comme prévu, la manipulation parlementaire combinant le 47.1 et le 49.3 a cristallisé la colère latente contre Emmanuel Macron et celle incandescente contre l’inflation.
Comme prévu, Mélenchon avait ce moment en tête pour tenter de radicaliser la rue contre le pouvoir.
Le fait d’avoir déposé en préfecture l’autorisation de manifester place de la Concorde, atteste de sa volonté d’utiliser le vote ou le 49.3 pour déborder l’intersyndicale et la Nupes, selon l’adage « l’aile marchante du front unique ».
Le président de la République est, lui, le grand perdant de la séquence : le roi est nu. La presse française et la presse internationale sont unanimes. Élu sur un vote utile au premier tour et un rejet au second, la France ne lui a pas donné les mains libres aux législatives. Tel le canard sans tête, il a continué à courir se heurtant aux événements. Et ce n’est pas fini. Le Conseil Constitutionnel va sanctionner les articles qui ne peuvent être retenus dans le PLFSS, objet du détournement de procédure. Il s’agit, entre autres, des articles « index senior » ou le « CDI Senior ». Ce qui conduira à une nouvelle loi, elle-même contestée. La rue va, elle, sanctionner le recours à l’adoption, par défaut, du projet de loi. La réprobation a atteint dans les sondages des sommets qui dépassent le rejet de la réforme. La double tentative de justifications « c’est à cause des marchés », « c’est la faute aux Républicains » pour juste qu’elle soit, ne sauvera pas l’exécutif. Les marchés sont plus attentifs au fait de la décision de la BCE à relever ses taux (ce qui va compliquer la gestion des entreprises et de la France) qu’aux soubresauts d’une réforme. Quant aux Républicains, pourtant disloqués et sans boussole, ils auront vite fait de tourner casaque à propos de la loi sur l’immigration et au niveau de vote d'une motion de censure, au cas où elle arrive. Et c’est ici que se présente la deuxième perdante Elisabeth Borne. Non qu’elle ait seulement raté son « coup » parlementaire, mais qu’elle n’ait plus les moyens de gouverner. Le rejet, par exemple, en commission des deux articles, visant à fusionner les agences de sécurité nucléaire, démontre l’actuelle faiblesse de la Première ministre. Le fait déclencheur du 49.3, à savoir l’incertitude du vote contre le texte, mais la certitude de l’adoption de la motion de renvoi, en est une autre manifestation. Et cela va donc se multiplier.
Alors changer de Première ministre ou dissoudre l'Assemblée est à l’agenda du président de la République. Mais dissoudre, si près de la confrontation sur les retraites, c’est assurer la déroute du parti présidentiel et le succès des populistes.
Macron cherchera donc à user Elisabeth Borne pour tenter de trouver un meilleur moment sauf si cette dernière n’est pas renversée par une motion de censure, car il n’est pas interdit de penser que Ciotti/Wauquiez jouent un double jeu. Il suffirait, en effet, de laisser 30 députés voter la censure pour qu’elle passe. Ils sont déjà 20.
En tout cas, le pays est maintenant entre impuissance de l’exécutif et « giletjaunisation » de la rue. Souvenons-nous que les ordonnances de la sécurité sociale en 1967, après la mise en ballottage du général De Gaulle en 1965, conséquence de la grève des mineurs en 1963, a débouché sur 68.
Mais en période d’inflation la grève coûte cher. Reste le coup de pied de l’âne des élections.
L’extrême-droite est donc en marche et le président Macron porte la lourde responsabilité de ne pas avoir été fidèle à son serment du deuxième tour de la présidentielle : « Ce résultat m’oblige... ».
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Marine le Pen et l’extrême-droite se bonapartisent. Son national-gauchisme lui permet, tout à la fois, d’être radicale sur la retraite à 60 ans et intransigeante dans le nationalisme d’exclusion. On le verra sur la loi immigration et intégration. Le passage de la dédiabolisation à la banalisation est rendu possible par sa gestion parlementaire, votant pour des motions de censure qui ne sont pas les siennes. Oui, elle est tapi dans l’ombre ! Car comme tout Bonaparte, elle attend que la situation vienne à elle. Si pour les théoriciens du populisme de gauche, le général Boulanger pouvait être l’incarnation possible de ce courant, force est de constater que Marine le Pen en est à cette étape.
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Le 49.3 a sauvé la CFDT sur le fil. Il lui permet de se maintenir au cœur du mouvement social. La CFDT espère que la casse inéluctable aura Macron comme responsable. D’ailleurs, ce dernier en refusant de recevoir les syndicats a brûlé ses vaisseaux. Mais le problème de la CFDT est de n’avoir ni un patronat capable de contractualiser, ni un exécutif capable de négocier, ni un débouché politique capable de s’exprimer. C’est ici que l’alignement du PS sur LFI joue tout son rôle. C’est aujourd'hui que Bernard Cazeneuve appelle au RIP et pas Olivier Faure qui est totalement inaudible. Cet appel est immédiatement récupéré par le PCF et la France insoumise puis noyé, faute d’avoir été soutenu par le PS.
Il faut savoir accompagner le mouvement social, tout en s’y distingant. La question de l’union des gauches se réclamant de la refondation de la gauche de gouvernement est d’une grande urgence car la situation politique dégradée a besoin d’une issue. Elle ne peut venir que de le « ni Wauquiez », tellement discret qu’il est aphone, « ni Édouard Philippe » barré par Emmanuel Macron et scotché à la réforme des retraites, ni de Jean-Luc Mélenchon, définitivement enfermé dans le leadership de la radicalité. C’est donc ou la social-écologie républicaine ou la barbarie national-populisme.
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La Chine pose des actes dans sa désoccidentalisation du monde. La conférence entre la Chine, l’Iran et l’Arabie-saoudite vaut moins par son débouché que par la capacité à mettre les belligérants dans la même salle. Le fait que le ministre des Affaires étrangères de l’Arabie-saoudite soit dithyrambique sur la chaîne d’infos LCI à propos de la Chine en dit long sur le pouvoir d’attraction de l’Empire du milieu. Le voyage prévu à Moscou de Xi Jinping confirme la montée en puissance de Pékin. S’il y a clairement l’idée de renverser le système international de domination pour des raisons idéologiques, il y a aussi une raison économique. Jusqu'à présent la Chine a prêté à un faible taux d’intérêt aux États-Unis (qui cumulent un déficit de 18 000 milliards), les USA ont utilisé cette situation pour acquérir des sociétés dans le Sud et en Chine. Cette dernière veut rompre avec cette logique. La volonté de la « centralisation des capitaux », c’est-à-dire d’un retour pour investir dans le monde occidental est constitutive donc d’une diplomatie qui construit avec méthode « son front du Sud global ». L’objectif est de briser l’hégémonie du monde occidental, qui règne sur le monde depuis le 14e siècle. C’est la manière pour Xi Jinping d’être révolutionnaire, nationaliste et fondateur d’un Nouvel Empire.
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L’Europe n’a aucune stratégie. Elle s’engage sans conditions dans la croisade anti-chinoise des États-Unis. Alors que ces derniers veulent une reddition de l’Europe, face à leur programme de subventions colossales à leur industrie, au nom de la transition écologique dont le but est de siphonner l’industrie européenne. Dans le même temps, chaque pays de l'Europe cherche le meilleur accord bilatéral avec la Chine dont la demande croissante de transfert de technologie (TT) confine au pillage de la recherche européenne. Et cela, malgré la question des droits de l’homme et des droits sociaux, régulièrement critiquée par le Parlement européen.
L’Europe variable d’ajustement dans le conflit Sino-Américain ou pôle autonome d’équilibre ?
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Le rassemblement national annonce que la manifestation du 1er mai du mouvement aura lieu au Havre, la ville dont le maire est Édouard Philippe.
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Le Lineker-gate est révélateur de la crise que traverse le Royaume-Uni. Le vice-ballon d'or de football qui fit les beaux jours de Leicester, aujourd'hui consultant de la BBC, a publié un tweet comparant le discours sur la politique migratoire du Royaume-Uni à celui des années 30 en Allemagne. Évidemment tollé, suspension pour quelques jours du consultant qui n’a fait que reprendre ce que disent les « Nations-Unies » sur la politique inhumaine des Britanniques en matière d’immigration. Réintégrer sous la pression de l’opinion, sa « sortie » a mis en lumière une question qui taraude toute l’Europe sur fond de montée de la xénophobie : les questions migratoires !
En une époque où le Nord se ferme et le Sud s’ouvre, cette question n’a pas fini d’empoisonner les débats et donner du grain à moudre à l’extrême-droite identitaire et xénophobe.
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Un sondage confirme une excellente nouvelle qui pourrait changer le Moyen-Orient. Erdogan pourrait être battu par une coalition menée par le CHP, parti associé au PSE. Kamel Kemal Kiliçdaroglu est donné gagnant à 56,8 % lors de la prochaine présidentielle.
A dimanche prochain !