4 enfants poignardés par un migrant syrien, l'horreur absolue, donnant lieu à de sordides instrumentalisations pour revendiquer la préférence nationale de la part de l'extrême-droite française.

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Marine Le Pen critique l'argumentation des amis du Président concernant la réforme des retraites."Le Parlement ne va pas défaire une loi qui a été adoptée par l'Assemblée", disent, sûrs d'eux, des responsables de Renaissance. "Le Parlement est là pour faire et défaire les lois", répond la responsable de l'extrême-droite. Voir l'extrême-droite donner des leçons de parlementarisme. On aura tout vu.

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Petit à petit, une nouvelle donne s'impose à gauche : "les sociaux-démocrates", c’est le #BigBang de la social-démocratie. Il y a peu, nous étions très seuls à porter cet étendard jugé ringard ou "langue morte" par ceux qui aspirent aujourd'hui à en être les leaders. Le concept s'impose. Et les rassemblements du 13 mai (Le Lab de la social-démocratie), les 1er et 2 juin (Rossignol-Delga-Hidalgo), le 10 juin (Cazeneuve), les 1er et 2 juillet (Hélène Geoffroy) lui ont donné de la visibilité. Les défis sont maintenant là : celui de la doctrine, de la stratégie et du leadership. La nouvelle doctrine ? Le Lab apportera sa pierre début septembre avec un nouveau programme fondamental. La nouvelle stratégie ? Celle du double rassemblement au centre avec les déçus du macronisme et à gauche avec les déçus du Mélenchonisme. Ce remembrement du centre-gauche ne peut avoir lieu sans une nouvelle doctrine pour le faire. Et enfin, comment fédérer la diaspora sociale-démocrate et porter un nouveau primus inter pares ? Impossible sans une nouvelle donne et une nouvelle stratégie. Tout se tient et les travaux pratiques vont débuter avec les élections européennes.

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Le mercato macroniste a commencé. Le président, totalement rejeté dans l'opinion entre 60 et 70%, remonte dans son électorat faute d'alternative crédible. Une fois cet exploit réalisé, le président est à la recherche d'une nouvelle donne pour se rétablir totalement. Et donc plusieurs options se présentent à lui, entre juillet et septembre. La première, la plus simple, celle qui a la préférence de son entourage : ne rien changer, continuer à utiliser E. Borne jusqu'aux Européennes, comme Mitterrand avait utilisé Pierre Mauroy, Hollande J.-M. Ayrault ou Sarkozy Fillon. L'avantage serait ainsi de mettre les ressentiments liés à la réforme des retraites à distance, pour ne pas donner l'impression de céder à la contestation. La seconde option, c'est de nommer Julien De Normandie, un peu comme Mitterrand avec Fabius, ou Giscard avec Barre. C'est celle du "changement dans la continuité". Il y a aussi la carte R. Ferrand. Constatons que le symbole ne serait pas très heureux : un battu des législatives à Matignon. Il y a aussi Darmanin, pour la conquête de l'électorat de droite, à défaut d'une union claire avec les LR. Ce serait signer la fin du "en même temps" et accentuer la fuite du macronisme de gauche. Et avant les élections européennes, est-ce vraiment subtil ? Il y a aussi l'option du changement de pied. Une sorte de cohabitation de velours où les deux têtes de l'exécutif s'équilibrent. C'est le choix Larcher, un Premier ministre LR qui est contraint par la majorité relative présidentielle et qui contraint les amis du président par l'apport de ses soutiens pour obtenir la majorité absolue. Et c'est là que le bât blesse. Car pour que les LR s'engagent totalement dans cette galère, il faut quelques conditions. D'abord, qu'il y ait un signe clair donné à l'électorat de droite. C'est à cela que servent les propositions des LR sur l'immigration. Ce marqueur est indispensable dans la compétition entre LR et l'extrême droite dans cet électorat. Mais ce symbole risque de mettre le feu au débat politique, à la majorité, et de servir l'extrême-droite. Ensuite, il faut lever l'hypothèque de la présidentielle. Larcher ne franchira pas le rubicon sans quelques garanties pour cette échéance. Macron peut-il s'engager pour l'après-Macron ? Enfin, il faut que Larcher embarque non seulement la droite sénatoriale mais tout le groupe à l'Assemblée. Ce qui veut dire faire une place à Ciotti et Retailleau au gouvernement, l'intérieur pour l'un, la justice pour l'autre ? Voilà qui ne sera pas trop dans le "en même temps". Devant la difficulté de l'équation, il ne restera que le Gouvernement minoritaire et impuissant ou la dissolution. La côte de confiance du président plombe décidément toutes les solutions.

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Comme nous l'avions évoqué il y a quelques semaines, J.-L. Mélenchon, après avoir verrouillé en interne LFI, tente de reverrouiller la NUPES en externe. Le leader de la France insoumise met la pression sur l'union aux européennes. Mélenchon dit dans son interview à 20 minutes que la NUPES est en jeu. On connaît l'argumentaire de Madame Tondelier d'EELV : "On est divisé aux européennes, mais on aura un candidat unique à la présidentielle." Mélenchon répond : "Si on est divisé aux européennes, on le sera à la présidentielle." Pour le principal leader de la NUPES, l'alliance est à la croisée des chemins. Il n'a pas tort. Et le PS occupe une position clé. Soit O. Faure cède à la pression de Mélenchon, il y a une liste commune, et le PS explose. Soit Faure résiste à la pression du leader de la France insoumise, il y a une liste socialiste, et la NUPES explose. Alors, le PS devra réunir les socialistes de toutes les rives dans une liste de la gauche européenne, puis rebâtir une union crédible pour gouverner. Et Mélenchon subira la pression de l'union qu'il croit en ce moment pouvoir chevaucher.

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Marie Toussaint et David Cormand vont avoir beaucoup à faire pour imposer la marque écologiste au-delà des 12% obtenus par Yannick Jadot aux dernières européennes. Ceci est bien sûr identitaire pour EELV, mais aussi stratégique : substituer EELV à LFI comme locomotive de l'alliance en vue des municipales. Cela peut fonctionner sur le papier, mais la barre de la comparaison est haute. En tout cas, à gauche, il y aura un avant et un après les européennes.

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L'offensive ukrainienne a commencé à coup de tirs d'artillerie, pendant que l'OTAN menace de voir des troupes d'un de ses États membres (la Pologne) sur le terrain. Les Russes tentent de noyer l'offensive en faisant sauter le barrage de Kakhovka. Les réserves d'eau ne permettent plus de refroidir la centrale nucléaire. Cela nous rappelle que cette guerre de positions peut à tout moment basculer dans un moment barbare.

A dimanche prochain !