Les manifestations de Shanghai, de Pékin et dans des grandes villes en Chine ont tourné à l’affrontement. Il s’agit de la plus importante protestation depuis celles de la place Tian'anmen de 1989. Les cris « Xi Jinping retire toi » ont fusé dans la protestation, à la suite de la mort de sept personnes dans un incendie, alors que leurs portes étaient fermées de l’extérieur par les autorités, dans le cadre de l’opération « zéro Covid ». La répression a été dure, y compris à l’égard des journalistes couvrant l’affaire. La crise s’est cristallisée sur la stratégie du « zéro Covid » et le contrôle social qui en est la conséquence. La demande de liberté est claire, symbolisée par la feuille blanche que les manifestants ont brandie. Mais c’est le président, nouvellement réélu, qui est la cible et sa pensée constitutionnalisée, à l’instar de Mao ou Dieng. Ce fameux document numéro neuf s'oppose à la démocratie et aux droits de l'homme : « Les sept plaies de la démocratie occidentale ». Mais cela révèle aussi une « résistance » ou une « réaction » d’une partie de l’appareil politico étatique chinois. L’humiliation, par l’éviction symbolique de l’ancien président Hu Jintao de l'enceinte du dernier congrès alors qu’il voulait, semble-t-il, évoquer la fin de la collégialité à la direction du PCC, n’est pas digérée. Il est possible qu’une faction couvre les événements et ouvre ainsi les hostilités. Au fait de sa puissance, la Chine est confrontée à un défi majeur car les dictatures ne plient pas. Elles se brisent.
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Si la presse française adore les marronniers, elle n’a aucune mémoire. Dithyrambique sur la visite d’État de Macron à Washington, elle a oublié celle de février 2014 pour François Hollande reçu par Barack Obama. Ce fut exactement la même avec comme seule différence la Nouvelle-Orléans en Louisiane, témoin de premier ordre des conséquences du dérèglement climatique, contre la visite pour Hollande de la résidence de Thomas Jefferson, troisième président américain qui fut ambassadeur en France. On disait déjà que l’accueil était exceptionnel, que les Américains préféraient la France à l’Allemagne, vu les ambiguïtés chinoises de cette dernière. Et puis rien ! Barack Obama sera insultant pour Sarkozy et méprisant pour Hollande dans ses mémoires. Être bien traité n’est pas être respecté. Seul un axe solide Paris - Berlin peut faire lever un sourcil à Washington et Pékin. Mais on n’en prend pas le chemin. Les Américains s’intéressent d’abord à eux, puis à la Chine, puis à la Russie. Quant à l’Europe, c’est l’intendance suivra ...
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La conséquence la plus spectaculaire du Brexit est l’effondrement du système public de santé. Il manque 4000 médecins et l’hôpital public est dans un état lamentable. Lorsqu’on mesure l’immensité des tâches à résoudre pour un Gouvernement, on se dit que la victoire législative promise aux travaillistes ne sera pas pavée de roses.
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Le débat au sein du PS pour son Congrès est impacté par le résultat du vote chez les écologistes. La revendication de l’autonomie stratégique de EELV, ultra majoritaire, rejoint celle du PCF. Le débat n’est plus pour ou contre la Nupes, mais travailler à une nouvelle alliance et la motion d’Olivier Faure, qui se veut le meilleur élève de la Nupes, est maintenant mis en porte-à-faux.
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Il y a deux arguments sérieux de la motion d’Olivier Faure contre ses opposants : celui de Laurent Baumel « vous êtes la dernière charge du vieux parti d’Épinay », « vous êtes une nostalgie » ; celui d’Olivier Faure « Par quoi vous remplacez la Nupes » ?
Les réponses sont simples. On ne liquide pas le vieux parti par la subordination à Mélenchon. On ne renonce pas à se refonder pour mieux être aligné. Et la nostalgie est celle qui identifie l’union de la gauche d’hier à la Nupes d’aujourd'hui. Quant au deuxième argument, le problème n’est pas qu’il n’y a pas d’alternative à la Nupes mais qu’il en faut une, car tout le monde le demande dans les partis qui composent cette alliance de circonstance. La crise est partout, y compris à la France insoumise. Et ne pas le faire, c’est renoncer à démélenchoniser l’union, c’est renoncer à exister, c’est renoncer à progresser, en termes de députés en cas de dissolution.
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Pour Sandrine Rousseau, l’équipe de France de football est une équipe de pleutres pour ne pas dénoncer le Qatar. Ce débat n’est pas nouveau. Nous l’avons connu lors des tournées du rugby français en Afrique du Sud du temps de l’apartheid. Ce n’est pas aux sportifs de se substituer à nos renoncements et effacer notre culpabilité de n’avoir rien fait le jour où il fallait le faire. Cette culture de la dénonciation, a posteriori, est celle du substitut à l’action.
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Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire déclare « des abus » dans l’utilisation des cabinets de conseil, au moment où le parquet financier ouvre une enquête sur des possibles favoritismes à la suite des financements des campagnes d’Emmanuel Macron. Ce coup de pied de l’âne est la première prise de distance dans la majorité vis-à-vis du président. Elle est symbolique de son affaiblissement, dû à la marche inexorable vers sa sortie. Les sondages attestent de cet état au point de provoquer une dissolution puis de démissionner et se représenter comme le sussurre sur les réseaux sociaux ? Info ou intox démontrant là encore que l’on suppute ?
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Le chahut permanent est devenu la fièvre du soir à l’Assemblée. Un mot, une phrase, un amendement embrase le parlement où il faut une suspension de séance pour éviter que les parlementaires n’en viennent aux mains. L’Assemblée passe à côté de sa prise de pouvoir dans les institutions. Mais plus largement, au milieu de cette entre-soi parlementaire, c’est la manifestation de la décomposition de notre vie politique qui se joue.
A dimanche prochain !