La droite est atone. Elle est coincée entre l’offre lepéniste et macroniste. 

Elle n’a pas d’identité propre, moins xénophobe que Marine Le Pen, moins sécuritaire que cette dernière, moins libérale que Macron, moins européenne, etc.  Elle n’a pas non plus une personnalité capable de transcender cette double contradiction. Nicolas Sarkozy fait tout pour être incontournable, bloquant l’alternative de son camp. L’ancien président est avec Bayrou et Raffarin, l’allié le plus solide de Macron. Un allié qui n’a pas renoncé à être un recours en cas de crise 

La droite classique a bien compris l’OPA inamicale de Macron sur son électorat. Il s’affiche comme une deuxième droite. Elle se débat pour y répondre et le président du Sénat monsieur Larcher jure qu’il trouvera un candidat. Pendant ce temps, Édouard Philippe devient le chouchou des électeurs républicains tout en gardant un grand soutien au sein de la République en marche. L’ancien premier ministre franchira-t-il le rubicond ? Le sait-il lui-même ? En tout cas, le voilà un recours à l’insu de son plein gré. Comme disait l’autre ... Juppé vient de mettre un coup de pouce à l’affaire en prédisant « pour demain ou après-demain un avenir national » à l’ancien premier ministre. Cela ne fait pas les affaires de Macron qui cherche à dépasser son parti croupion la République en marche via une nouvelle alliance centrale en vue de la présidentielle. Cela nous rappelle quelque chose. 

La droite a de nombreux présidentiables mais ne sait comment les départager.

La gauche a beaucoup de prétendants et pas de présidentiable. Ou alors, ceux qui pourraient l’être ont fait l’impasse sur cette échéance jugeant plus sûr d’attendre le quinquennat suivant. 

Les candidats sont nombreux mais les idées nouvelles ne se bousculent pas. 

La gauche politique désespère la gauche électorale, citoyenne, associative et syndicale. 

La demande écologiste est indéniable. Mais la réponse de rupture des écologistes (EELV) ne permet pas de rassembler les Français. Et l’obsession des dirigeants écolos à passer devant les socialistes ravale l’urgence écologiste à un faire-valoir. Le refus de toute culture de gouvernement chez certains écologistes, cette radicalité dans les propos, cette volonté substitutive dans la gauche rend le parti écolo impropre au rassemblement.

Quant à la France insoumise, elle n’est plus dans la dynamique de 2017. Elle profitait à plein de la crise socialiste. Les frondeurs ayant préparé la percée mélenchoniste tout autant que le social libéralisme a préparé le moment Macron. 

Mélenchon est maintenant seul et fier de l’être. Pire pour lui, il est prisonnier de courants socialement radicaux et politiquement républicanophobes. Il tente de se maintenir en cherchant une synthèse (créolisation, polémique avec Charlie etc.,) qui ne lui permet pas d’être éligible au rassemblement des gauches. Il en prend acte en les déclarant incompatibles. Cette fuite dans la radicalité est vouée à l’échec, quel que soit le talent de Jean-Luc Mélenchon.

Entre ces deux offres à gauche, le terrain est vaste et sûrement majoritaire. Le parti socialiste en est la force centrale. Il domine, et de loin, les représentations politiques à gauche. Les récentes élections au Sénat le démontrent. On veut nous faire croire que le phénomène structurant à gauche est un groupe écolo. Alors que c’est la non-désagrégation du PS. Les écologistes ont eu un groupe de 10 sénateurs avec Vincent Placé comme président sous Hollande. 

Les socialistes sont là mais n’impriment pas. Ils n’impriment pas, non à cause du présent ou du passé, voire du passif. Mais parce qu’ils ne se refondent pas. Parce qu’ils n’ouvrent pas un nouveau cycle comme Mitterrand avait su le faire après 68.

Olivier Faure a raison, sans union autant dire que la gauche n’est là que pour témoigner. Et cette absence de crédibilité de la victoire pèse sur les présidentiables qui ne veulent engager leur présidentiabilité dans un combat où il n’y aura pas de deuxième tour.

Mais l’union nécessaire ne peut vouloir dire reddition des socialistes. Et les socialistes ne peuvent se laisser dire, circuler il n’y a rien à voir. Le seul moyen de surmonter cette contradiction est une campagne vigoureuse d’union lors des régionales et des départementales et d’engager la démarche d’un nouvel Épinay. Donc une refondation tout en ne renonçant à rien pour la présidentielle en étant disponible au rassemblement. 

C’est l’offre politique, dans ce moment de désarroi politique, qui est déterminante ainsi que le rassemblement d’abord des gauches de gouvernement dans et hors du PS. 

Et la situation que j’ai décrite permet de le faire autour de la question républicaine qui concentre toutes les autres et répond à la demande du pays.

Voilà pourquoi la présidentielle m’intéresse. Car, non seulement, je la crois ouverte mais j’ai l’intime conviction que le pays a envie et besoin d’un renouveau républicain. 

La présidentielle commence et je compte bien y travailler comme l’a démontré la réussite de la convention Nouvelle Société. 

 

Pour participer au réseau cliquez ici

Pour signer la pétition cliquez ici

Suivez Nouvelle Société sur http://www.nouvellesociete.fr