L’extrême droite joue sur la fragmentation pour tenter d’accéder au pouvoir. Ces élections ont symboliquement remis Marine le Pen en scène. Tous ceux qui pensaient la présidente du Rassemblement national hors-jeux, ce qui n'était pas notre cas, se sont trompés. 

D'abord, parce que la vague nationale-populiste est continentale. Ensuite, la stratégie d’Emmanuel Macron d'un nouveau bi campisme, qui comprendrait lui et les populistes, permet à Marine le Pen d’être le vote sanction de Macron. Enfin, il s’était trouvé 11 millions de Français pour voter à la présidentielle, après un débat calamiteux. 

Emmanuel Macron pensait écraser la concurrence par le vote utile et solder la crise des gilets jaunes par un triomphe. Le président n'a pas gagné même s'il a résisté. Emmanuel Macron a résisté au prix d'une Marine Le Pen restaurée. Et c'est maintenant elle, qui est en marche. 

Dans un espace politique fractionné et une opinion publique passablement énervée, le président de la République n'est plus le garant du rejet de Marine le Pen, car il est tout autant rejeté. Marine le Pen avance dans un champ de ruines que le président a provoqué. Et ça continue. 

La droite est à son tour fracassée. Et les conséquences vont être multipliées. Les présidentiables de la droite voient leur agenda bousculé. La droite est prise dans une tenaille de fer entre Macron et le Front. Difficile d’être plus xénophobe, sécuritaire, populiste que le Front. Compliqué d’être plus libéral que Macron.

Emmanuel Macron est une muraille de papier. J'entends les mêmes raisonnements que lors de la qualification de Le Pen en 2002. C'est impossible nous disait-on. Là, on dit : Emmanuel Macron a peut-être réinstallé Marine Le Pen mais il a tenu. Certes au prix d'une perte d'un million de voix par rapport aux législatives mais il a tenu.  

Marine le Pen est le meilleur faire valoir pour Emmanuel Macron, mais vu l’impopularité de ce dernier, Macron est devenu le meilleur adversaire de Marine le Pen.

La droite est trop explosée et coincée pour jouer le rôle de rempart.

Il reste la gauche. Le verrou du populisme de gauche ayant sauté, le débat change de nature. Il n'est plus autour du bilan de la gauche au pouvoir, il porte sur l'urgence écologique et sociale. Le problème est moins de chasser le socialiste qu'induisait l'hégémonie melenchoniste, que de sauver la planète.

La social-écologie est un message clair, propre à mobiliser les énergies, à créer du commun à gauche. 

L'unité de la gauche social écologique doit se forger dans les municipales. Elle est nécessaire par rapport aux défis et indispensable pour défendre la démocratie car cette alliance peut mettre un premier coup d’arrêt au Rassemblement national aux municipales.

Alors, il n'est pas faux de dire que la gauche détient l'avenir de la France entre ses mains.

Et c'est par et dans ce combat que la gauche doit se reformuler, se refonder. Pour relancer la gauche, Il faut penser d’abord refondation. Il ne faut pas penser recours, il faut penser cours nouveau. Il ne faut pas penser solution individuelle mais élan collectif.

On ne surmontera pas les défis sans s’attaquer à la doctrine. La refondation sera doctrinale ou ne sera pas. Il faut inventer un nouveau progressisme pour espérer entraîner. J’en appelle à un nouveau progressisme.

Mais si c’est une condition nécessaire,elle n’est pas suffisante. La refondation passera aussi par l’unité. 

Si la première étape passe par défendre la gauche unie des villes et des campagnes, la seconde ou même le but de la première passe par la reconstruction d’un pôle social écologiste. Un pôle qui équilibre le Mélenchonisme déclinant sans l’excommunier, un pôle qui attire le reflux inévitable du Macronisme. Il faut rompre avec la doctrine de la subordination à l’un ou à l’autre. Ce pôle ne peut atteindre son but que s’il présente un nouveau chemin. 

J’appelle donc à la fondation d’une gauche alter, c’est à dire alternative aux politiques menées depuis 20 ans, une alternative au laisser faire écologique, une alternative à la dictocratie qu’elle soit d’inspiration chinoise - régime autoritaire et libre marché - ou qu’elle s’exerce par le contrôle social des algorithmes des GAFAM. Elle est aussi une alternative à Mélenchon et Macron. 

Il faut passer de la gauche en marge à la gauche en actes.

Il faut bâtir une gauche qui fait de la maîtrise du climat un impératif catégorique, de la révolution de l’immatériel un atout pour le bien commun, de la nouvelle démocratie plus girondine et plus inclusive le viatique d’une société mobilisée. 

Il faut de la visibilité, du collectif, pour la réussite d’un tel projet. Pour que les querelles subalternes cessent. Il faut tourner la page de la division et des aventures individuelles.

Ça y est tout est pardonné ! Il faut maintenant écrire une nouvelle page, il faut trouver le chemin de la bienveillance. Il faut reconquérir les cœurs et les esprits. 

Le temps du renouveau commence et il y a urgence.

Il faut tout changer ! 

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1) Allons vers le congrès constituant d’une nouvelle gauche dépassant le PS et ses alliés ;

2) Exigeons l’unité de tous pour tous ;

3) Bâtissons un nouveau progressisme ;

4) Renouons avec la gauche associative et syndicale ;

5) Repartons pour le faire de la gauche de terrain et du socialisme municipal.

Voilà, j’appelle tout un chacun à s’engager dans ce combat, sous les formes qu’il souhaite.

Quant à moi, j’aspire maintenant à être un trait d’union, facteur de renouveau. 

Et je vous donne rendez-vous sur les routes de France. Je continue ma démarche par le bas et sur le fond.


 

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