Nous vivons une crise de rejet sans précédent. C’est une vraie crise politique. Depuis des mois, la contestation du samedi soir hante les week-ends. Le soutien aux gilets jaunes ne faiblit pas ; près de 60% dans le dernier sondage tombé.

Grâce à une mobilisation à droite contre le désordre, le président progresse dans le sondage IFOP. Mais ceux qui désapprouvent totalement le président sont à 33% et le total du rejet est à 61%. 

Pourtant, le président tombe la veste. Les chaînes d’info se transforment en « Macron en continu » : le matin, le midi, le soir, et même en rediffusion la nuit.

Rien n’y fait, la désapprobation est en béton. 

Les députés multiplient les réunions. Ils en reviennent avec des étoiles dans les yeux.« La vraie France leur parle, nous sommes dans les États généraux des temps modernes ». Rien que cela !

Tout le monde mouline, s’extasie, et la France semble suspendue à ce ping-pong infernal entre Emmanuel Macron en chemise blanche, et les manifestants en gilets jaunes. 

Mais c’est une apparence. Derrière ce ballet, la situation de la France se dégrade et, pour tout dire, se décompose. Et l'incendie criminelle contre l'appartement de Richard Ferrand en est le symptôme.

Il y a les déficits qui repartent à la hausse ; le président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a usé de toute sa diplomatie pour suggérer qu’il faudrait un collectif budgétaire pour financer les mesures annoncées par le président. Et celles-ci conduisent à un gros dérapage.

Il y a la croissance, impactée par la crise des gilets jaunes ; et les chefs d’entreprises sortent de leur mutisme pour faire savoir que cela va peser sur leur propre croissance.

Mais Emmanuel Macron n’en a cure. Il met son mouchoir sur tout cela, affichant un « ne pas déranger, opération séduction en cours », à la porte de son bureau.

Il y a sa majorité qui n’est pas au mieux : non pas seulement parce que 50 parlementaires se sont abstenus sur la loi anticasseurs - ce qui est une première en Macronie - mais aussi parce que 11 parlementaires veulent rétablir l’ISF à leur manière. Le grand débat est maintenant dans la majorité. 

Il est à noter, pour qui fréquente les plateaux de télévision, que les députés LREM ont évolué dans leurs éléments de langage. Un nouveau mot a fait son apparition : « à titre personnel ». Voilà qui indique une libération de la tutelle macronnienne ... 

Il y a le premier ministre, pour le moins chafouin, de plus en plus gris sous le poids des contradictions. Il pense que ses jours sont comptés. Et fait savoir au travers les 80 km/h, que lui c’est lui, et que l’autre c’est l’autre, une spécialité normande.

Il y a un ministre des affaires étrangères qui étrangement la ramène. Il fait savoir qu’il s’est opposé aux folies de Darmanin contre les fonctionnaires en plein conseil des ministres. Mieux, il renvoie le président dans ses 22 mètres sur l’annonce du référendum le même jour que les élections européennes. Il est immédiatement soutenu par ... la ministre des Affaires européennes. 

Décidément, on prend ses aises dans l’Olympe jupitérienne !

Il y a l’affaire Benalla, qui va de perquisitions en ouvertures d’instructions. 

On se demande quelle mouche a piqué le procureur pour lancer une perquisition contre le site Mediapart. 

Son directeur, Edwy Plenel, ravi d'être au milieu du champ de tir, remet à la justice les enregistrements, en s’empressant de révéler qu’il en a sous la pédale.

Et, de fait, les questions se posent ! Qui a enregistré les deux compères Benalla et Crasse ? L’un des deux ? La police ? Mediapart ? Un service étranger ?  Vous avez le choix. Mais, à chaque fois, c’est un scandale garanti ; la cheffe de la sécurité du premier ministre ? Elle dément mais démissionne ; son compagnon ? mis à pied par le ministère de la défense. C’est un proche de Benalla, présent lors d’un entretien avec ce dernier et la dame, alors que ce dernier était viré de l’Élysée. 

Et, ce n’est pas fini ! Plenel s’en donne à cœur joie ; il a eu Hollande via Jérôme Cahuzac, il aura Emmanuel Macron via Benalla. Que voulez-vous ? il révèle des faits, c’est tout. Et, ce qui est à venir est gratiné. Les deux compères ont tenté de camoufler les preuves d’un contrat de protection d’un oligarque russe

Et, évidemment, on va s’interroger. Le président était-il au courant ?  Et là, gros problème ; n’était-il pas au courant ? Et là, Benalla était dans les mains d’un oligarque russe, paraît-il peu recommandable. Car ce dernier, sachant qu’il se cachait du président, le tenait. Nos deux compères auraient dû regarder la série le bureau des légendes 

Bref, la Garde des Sceaux inaudible, le premier ministre rattrapé par cette affaire qui avait déjà fâché Gérard Collomb, et mis hors de lui le président du Sénat, devant les pressions du président. Le président qui s’obstine à regarder autre part, alors que tout le monde finit par s’interroger sur les raisons de la mansuétude pour ce compagnon de l’ascension. 

Il y a le camouflet de la fusion Siemens-Alsthom, refusée par Bruxelles et, la crise entre la France et l’Italie. Pour la première fois, depuis plus d’un demi-siècle, la France rappelle son ambassadeur ; le vice-premier ministre Di Maio ayant rencontré des gilets jaunes à Montargis. En particulier, le fameux Christophe Chalençon qui dit que la guerre civile en France est à portée du fusil. J’exagère à peine !

Le patron du mouvement 5 étoiles expliquera à Merkel pourquoi les populistes italiens tapent sur la France de Macron qui le leur rend bien, plutôt que sur l’Allemagne. La chancelière éclate de rire jugeant cela un peu caricatural, démontrant au passage le peu de cas qu’elle fait de la France, nous qui pensions que s’attaquer à la France, c’était s’attaquer à l’Allemagne et réciproquement.

Si l’on résume donc le moment, la crise est partout : à l’Élysée, entre le président et le pays ; dans la majorité, entre le président et le premier ministre ; au sein du gouvernement, dans la majorité ; et entre la France et de nombreux pays européens dont l’Italie.

Le pays est en train de s’enfoncer dans une crise chronique sans les moyens de la conjurer.

Ne le dites pas à la gauche...elle prépare une votation pour leur liste aux européennes… si, si !


 

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