La manifestation la plus criante de l’antisémitisme ce ne fut, pas seulement un tag sur un restaurant, sur les portraits de Simone Veil ou l’immonde destruction de l’arbre d’Ilan Halimi, mais la haine spontanée contre Alain Finkielkraut.

Là, nous sommes dans la résurgence du refoulé, la vieille haine tenace des Juifs. 

Simone Veil disait : "je ne me fais aucune illusion, cela reviendra."

Je peux maintenant le dire ; dans nos tête-à-tête, c’est ce qui faisait hésiter Dominique Strauss-Kahn. Et ceci, bien avant que les scandales l’emportent.

Cette même haine qui s’abattit sur Léon Blum, voire sur Laurent Fabius au moment du sang contaminé.  

Là, pas de maghrébins de banlieues, ni même d’abrutis néo-nazis, mais des Français de souche. Ça fuse spontanément, violemment. Là, pas de peur du grand remplacement, pourtant ça vient tout seul : " rentre à Tel Aviv ", " on est en France"…Certes, quelques islamistes radicaux peuvent se trouver ici ou là ; mais ce n'est pas la majorité du genre.

L’antisémitisme est politique en France depuis l’affaire Dreyfus. Il fut assumé par Pétain. Il était présent dans le mouvement poujadiste. Il était affleurant chez Tixier Vignancourt. L’OAS ne s’en distingua pas. Il fut revendiqué par une partie de l’extrême-droite. Jean-Marie le Pen a surgit en l’employant : " Durafour crématoire ", ou les sorties sur les Juifs dans les médias. L’antisémitisme et la xénophobie furent les jalons de sa conquête, ne l’oublions jamais ! Quant à Marine le Pen, elle a pris ses distances, comme toute l’extrême droite européenne, et c’est tant mieux. Mais elle sait mieux que personne, ce qu’il y a, dans le cri de reconnaissance dans ses meetings : « on est chez nous ». Encore faut-il nous expliquer ?https://twitter.com/pschydlowski/status/1076088123019444224?s=21pschydlowski/status/1076088123019444224?s=21

Le point commun du gang des barbares, de Youssouf Fofana, une vingtaine de personnes, c’était que les Juifs étaient riches. Et qu’en kidnappant Ilan Halimi, il y avait de l’argent à se faire.

Dans une époque de crise, l’hétérophobie est partout ... elle génère tous les rejets et le premier d’entre eux le Juif. 

L’affaissement des corps intermédiaires, puis leur abaissement, et leur marginalisation a laissé surgir la violence brute. 

Dans ce moment, il faut être intraitable.

Les mots, les insultes, contre Alain Finkielkraut sont inacceptables. Il n’est pas insulté pour ce qu’il dit mais pour ce qu’il est. 

Mona Ozouf, démontrait sur France-Inter, vendredi matin, que l’ensauvagement des mots, avait précédé la montée du fascisme. 

Le rejet de l’antisémitisme, comme le rejet de l’araphobie, est une des pierres angulaires de la démocratie. 

Oui, quand on s’en prend à un Juif parce qu’il est Juif, comme à tout citoyen que l’on ramène à sa couleur de peau ou d’origine, voire de culture, on porte atteinte à notre bien le plus cher, la démocratie. 

" Nous sommes la France, nous sommes la rue " a crié un manifestant. Cette toute puissance de la violence, rendue légitime parce que la rue est le peuple, est un poison pour la démocratie. 

Cela n’a rien à voir avec le cœur des gilets jaunes, mais exprime le désarroi et les haines d’une nation. 

Je l’ai dit, répété, expliqué, face à ceux qui s’en réclamaient, la démocratie populiste, se substituant au peuple représenté, ouvre le champ à bien des débordements. 

C’est le propre de notre époque. Alain Juppé n’avait pas tort d’en faire le constat dans son " au revoir" poignant à Bordeaux.

Mais face à ce climat délétère, où la violence est partout, la certitude dans chaque bouche, l’anathème dans chaque camp, faut-il se retirer, s’en aller, abdiquer ?

Je ne le crois pas ! La démocratie reste un enjeu et la gauche tout autant, face aux crises multiples et aux débordements, aux violences et à l’illibéralisme.

Faut-il se retirer comme Alain Juppé ou bien faire face, comme les 17 organisations qui, à l’initiative du PS, appellent à manifester mardi 19 février à 19h place de la République ?

Moi, mon choix est fait !


 

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