Notre modèle social est connu et reconnu dans le monde, performant et organisé. Nos professionnels de santé sont les mieux formés au monde notamment par une immersion directe en milieu hospistalier des la troisième année des études, pour les confronter de suite aux différentes pathologies ainsi que leurs prises en charge avec en même temps l approfondissement théorique nécessaire. Toutefois, à vouloir trop quantifier (notamment pour diminuer les coûts fixes de fonctionnement pour rendre notre modèle social compétitif), nous avons collectivement oublié l esprit des ordonnances de 1945: garantir à chaque français une prise en charge face à quatre risques sociaux identifiés : la maladie, la vieillesse ( les retraites) l Incapacité de travail et le handicap ainsi que la Famille qui a donné naissance au formidable outil qu’est la sécurité sociale. En 2020, face à l évolution démographique de notre pays et face à des risques sanitaires peut être prévisibles mais difficilement évitables une fois installés ( pandémie sars-cov19), nous devons repenser notre modèle sociale pour le faire évoluer vers deux risques supplémentaires : - le risque perte d autonomie et ses conséquences avec un aggiornamento complet de mesures concrètes pour prendre en charge ces personnes vulnérables. -le risque sanitaire pandémique, nécessitant un plan structuré suffisamment pensé à l avance au niveau mondial pour ne plus jamais se retrouver dans une telle situation sanitaire, surtout dans des pays développés, mettant en péril notre propre espèce. Concernant le risque Perte d Autonomie, il faut s attacher à travailler à la création d un cinquième risque de la Sécurité Sociale : le risque PA (Perte Autonomie), financé par des cotisations sociales du travail mais aussi par l épargne salariale et l Epargne individuelle à l image de ce qui se pratique déjà concernant la construction des retraites complémentaires) Mais aussi il faut apporter de la tendresse humaine dans la prise en charge de nos aînés en investissant dans du personnel qualifié formé préalablement aux techniques de soins gérontologique validé par un diplôme d État d assistant de prise en charge gérontologique ( a l image des assistant(e)s dentaires ou des infirmièr(e)s spécialisées en Anesthesie ou psychiatrie et/ou en bloc opératoire) L autre pan de réflexion doit se tourner du côté des aidants afin de leur accorder un statut particulier pour le temps passé à s occuper de ses aînés lorsque les moyens financiers manquent quant à la faculté de le faire prendre en charge totalement. Le statut particulier s’ entend dans la définition de nouveaux droits précisés dans le code du travail pour faciliter leur exfiltration temporaire journalière du milieu professionnel vers le milieu de prise en charge ou au domicile de la personne affectée. Par ailleurs,cela nécessite aussi des compensations pour le temps passé à s occuper et venir en aide par la création d un crédit d impôt solidarité personne aidant en accord avec une déclaration préalable en préfecture pour obtenir le statut de personne aidante afin de ne pas encourager les tentatives de détournements de fond publics par des personnes malintentionnées, ce qui pourrait nous être reproché par les tenants du « débrouillez vous tout seul ». Enfin, et parce que des structures existent déjà : les EPHAD, il faut repenser le mode d admission, les mode de prise en charge et d accueil des personnes en situation de perte d autonomie pour les accompagner le plus dignement possible. Concernant les nouveaux risques sanitaires pandémiques , nous savions les prévoir les contenir et les eviter lorsque nous pouvions les identifier en amont. Force est de constater que la pandémie due au virus sarscov 19, a considérablement épuisé notre système de santé qui se retrouve dans l incapacité technique et matérielle ( structures et humain) de faire face imposant à notre société deux confinements et des privations de libertés. Alors, comment faire face? Le problème doit être pensé à l avenir sous deux angles: Le premier humain, concernant l ensemble des professionnels de sante qui devront dans leurs cursus de formation être sensibilisés et formés à ce type de risque afin que chacune d entre eux , sans distinction aucune, se transforme en un « citoyen au service de la Santé Publique » une fois l état d urgence sanitaire décrétée. Je m explique. A quoi sert une cohorte de chirurgiens dentistes en période d épidémie de sarscov19? A part assurer un service minimum de prise en charge de la douleur, l intégralité des actes présente un risque sanitaire élevé de survenue de nouveaux clusters compliquant ainsi les possibilités d inversement de la courbe épidémique. Pourquoi ne pas réquisitionner certains professionnels de santé pour apporter une contribution,une aide au personnel hospitalier , sous la supervision des chefs des urgences et des services de réanimation ? Notre système de formation est très généreux quand il s agit de former des professionnels de santé : leur esprit éthique et de citoyenneté au service de la Santé publique de la personne humaine doit être le même en cas de risque sanitaire élevé. Si tel n est pas le cas, le décideur politique doit avoir les outils pour imposer ce réquisitionnement. En matière de structures il faut à partir d aujourd’hui réfléchir au financement et à la construction de structures de réanimation « dormantes » facilement mobilisables en cas de situation de service de réanimation débordés.