Les récentes élections régionales en Allemagne et le retour de l’extrême-droite allemande, la suspension du parlement en Angleterre, la crise italienne où Matteo Salvini  perd le pouvoir mais gagne l’alternative, l’impasse espagnole ou l’extrême droite revient, l’Autriche où l’extrême droite gouverne comme en Hongrie ou en Pologne.

la Suède sans gouvernement majoritaire où les populistes xénophobes progressent de même que dans tous les pays scandinaves, la France où l’exécutif est face à un mur d’hostilité mais sans alternative, si ce n’est l’extrême droite qui attend patiemment les prochaines présidentielles. La crise est partout en Europe, le nationalisme plus ou moins xénophobe, raciste, antisémite devient la norme, les stades européens où le racisme et l’homophobie en sont l’expression. Dans le même temps, dans le marché le plus riche du monde, pauvreté et précarité s’aggravent. 

La Chine, qui ralentit et plombe le modèle allemand, tout en mettant sa patte sur Hong-Kong, comme la Russie le fit, il y a peu, sur la Crimée, tout en enfermant ses opposants. Les États-Unis, puissance de la mondialisation se claque murant, dirigent à coup de tweets reflétant les humeurs de son dirigeant, menaçant l’Iran. Alors que les Iraniens attaquent des tankers dans le détroit d’Ormuz et font bombarder Israël via le Hezbollah, Israël qui se propose d’annexer les colonies. Pendant que l’Arabie Saoudite pilonne le Yémen… Et si le terrorisme d’un islam intégriste a été battu, il hante les têtes de nombreux délirants. 

L’Afrique riche de tant de potentialités, dont la population se multiplie alors que son seuil de pauvreté se divise, provoquant un exode migratoire venant se perdre dans l’esclavage du Sud de la Libye et les profondeurs de la Méditerranée. Et pour ceux qui arrivent à bon port, les oubliettes des camps de fortune. Ce spectacle provoquant la grande peur du monde occidental, celui du grand remplacement.

Et lentement le poumon de la planète se consume en Amazonie à coup d’incendies, permis si ce n’est tolérés par un gouvernement d’extrême droite brésilien, venu par les urnes grâce à un magistrat devenu ministre.  

J’en oublie certainement, mais nous vivons bien une tension mondiale. 

Il règne comme une lente désagrégation. Les amarres de la société industrielle et policée par deux guerres mondiales, sautent les unes après les autres.

Le gouffre des crises, démocratiques, écologiques, numériques, sociales, cultuelles, s’ouvrent et menacent d’engloutir ce à quoi on croit. 

C’est étrange de voir le monde se désagréger sous le regard indifférent de l’humanité toute à sa vie virtuelle et matérielle. 

Un siècle déshumanisé semble avancer pas à pas ... l’humanité, l’humain et l’altérité sont réduites à des poussées ou des pulsions affectives et éphémères sous le fouet médiatique  

On peut se satisfaire de cet état où l’individualisme consommateur donne lieu de viatique à l’humanité. Où le capitalisme immatériel et le marché envahissent toutes les activités humaines. Où la morale à géométrie variable et à la bonne conscience constante, régulent médiatiquement le monde. Où la richesse s’accumule à un pôle, pendant que l’exclusion, la relégation, la pauvreté, le chômage, la destruction de l’État social occupent le plus grand nombre. Où des enfants naissent avec des membres atrophiés, où la nourriture de masse produit des ersatz de nourriture empoisonnant les humains. Où le féminicide est devenu la norme. Où enfin la culture, jugée insuffisamment rentable, est rangée au rayon des accessoires... 

Il faut quoi encore pour se révolter ?

Catastrophisme ? Je n’ignore rien des progrès de l’Humanité. Je les salue et y vois les éléments d’un sursaut. Mais je puise dans ces constats les raisons d’un renouveau à gauche, une volonté de penser un autre monde. 

On ne peut regarder, l’œil indifférent et rester les bras croisés.

Je veux encore penser et agir, armer la raison, cultiver l’espoir d’un monde meilleur. 

Voilà pourquoi j’ai fondé « J’aime la gauche » : réfléchir, agir, unir pour un nouveau progressisme.  

Et ce n’est pas qu’une bonne résolution d’un retour de vacances.

Je suis terrifié à l’idée que ce monde est celui que nous allons laisser à nos enfants, petits-enfants. Une immense dette sociale. Il faut tout faire pour la conjurer. 


 

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