La République est la forme la plus aboutie de la patrie. Le cri de liberté du 14 juillet lancé au monde entier fut perçu comme un défi aux monarchies et un espoir pour les peuples. Il résonne encore de nos jours.
Les révolutionnaires de 1789 étaient appelés les patriotes. Leurs combats, dans le tumulte de la Révolution et parfois dans la terreur, étaient celui de l’égalité, la liberté et la fraternité. Ce message universel est le contraire du nationalisme ethnique défendu par les identitaires de l’extrême droite et d’une partie du bloc conservateur.
L’amour véritable de la patrie comme lieu d’exercice de la démocratie est l’école du vivre ensemble et non le lieu de la domination ethnique.
Les patriotes des temps modernes rappellent l’importance des valeurs humanistes dans la définition de la France.
La patrie républicaine est en danger puisque la démocratie l’est. L’esprit mauvais de la xénophobie tente de se faufiler dans les interstices des inégalités des relégations des exclusions. La xénophobie est le tombeau de la patrie. Le nationalisme identitaire est à la République ce que le fanatisme est à la religion.
Aujourd’hui, un bloc de plus de 30 % de Français fait des Français de souche le discriminent français. Les théories sur le grand remplacement envahissent l’imaginaire français confondant à dessein le prétendu ADN français et la République. L’identité nationale, conçue comme une identité totalisante, arraisonne l’individu à une ethnie et congédie l’autre être humain au nom de celle-ci. Les pires barbaries ont été conçues à partir de cette prétendue pensée.
L’hybridation est le propre de l’humanité depuis l’Aube des temps. Et seules les valeurs qui fondent la République constituent ses frontières. La République combat tout à la fois les identitaires qui veulent exclurent tous ceux qu’ils n’estiment pas Français et le séparatisme intégriste dans la République, refusant les principes de celle-ci au profit d’une lecture fanatisée de leur religion.
La laïcité est donc le cœur de la République. Elle est la garantie du vivre ensemble. Elle est la forme la plus achevée de la liberté de conscience arrachée à l’absolutisme par la Révolution française.
Bien avant le droit de croire ou de ne pas croire, la laïcité est l’édification d’un droit fondamental, celui de la liberté de conscience, de l’égalité et de la fraternité.
C’est l’apport français - certes minoritaire dans le monde - au patrimoine moral de l’humanité.
Être français, c’est conquérir des droits. Les droits sont une condition du vivre ensemble.
L’égalité doit être réelle et non formelle. La liberté doit être ordonnée et non la jungle des pulsions. Et la fraternité ne peut être que laïque, sinon elle ne peut exercer son message.
Le drapeau de la République n’est pas un nationalisme mais un humanisme à vocation universelle.