Jean Christophe Cambadélis est né le 14 août 1951 à Neuilly-sur-Seine.
Sa mère, Yvette Bleuse, est de Beautor dans l’Aisne. Son grand-père, Raymond, est né à Ham et sa grand-mère, Françoise, a vu le jour à Travecy, une ascendance picarde qui a en mémoire la guerre de 1870, de 1914 et de 1940.
Son père Christophe Cambadélis, dit Georgiades, est né à Paris. Alors que son grand-père Jules est de l’île de Mytilène en Grèce, sa grand-mère Kariklia est, elle, de Thrace. Une filiation grecque avec un grand père herculéen ayant quitté son île à la nage pour aller vivre à Istanbul. Puis comme dans « America, America » d’Elia Kazan, l’Amérique est l’horizon, mais le voyage s’arrêtera en France.
Christophe Cambadélis, lui, est d’abord diamantaire puis il sera un important personnage de la nuit parisienne. Yvette Bleuse Cambadélis sera employée à la banque de France. Ensemble, Ils partiront s’établir dans la fin des années 1950 au Québec à Montréal. C’est là que le jeune Cambadélis va acquérir son surnom de "chat " après avoir fait une chute du 3e étage sans une égratignure.
De retour en France, le couple va divorcer. L’école laïque réserve une surprise au jeune garçon. Gaucher, son instituteur va le contraindre à écrire de la main droite. Il passera un an la main gauche attachée dans le dos. Ce « redressement » provoquera une grave dyslexie qui le suivra toute sa vie.
Il emménage avec sa mère et sa sœur Marie Christine à Sarcelles. Il est devenu un touche à tout sportif. Il sera même repéré par plusieurs clubs comme rugbyman puis comme basketteur. Dans le même temps il pratique la danse classique, la danse moderne et le théâtre. Il créera une troupe dans son lycée privé de Pierrefitte où il est pensionnaire : expression corporelle et création de pièces sont au menu.
Sa mère se remarie avec Roger Best, chef d’entreprise. La famille recomposée déménage et habite Port Marly à côté de Saint Germain-en-Laye.
Pensionnaire, il participe à mai-juin 68, comme lycéen puis à l’université à tous les mouvements étudiants des années 70.
Jean-Christophe Cambadélis sera l’un des 5 animateurs des coordinations étudiantes en 1973, puis porte-parole des étudiants en 1976. C’est à ce titre qu’il débattra avec la ministre Alice Saunier-Seite, sur la 2e chaîne de télévision de l’époque.
L’année suivante, il devient président de l’UNEF dite AJS. En trois ans, il va faire de ce groupuscule le principal syndicat étudiant. Il battra l’UNEF, PCF rivale et dominante jusqu’ en 1981.
Entre temps, il aura réuni toutes les chapelles étudiantes dans un syndicat unique, l’UNEF indépendante et démocratique dont il sera le président. En 1983, Cambadélis abandonne l’UNEF et devient dirigeant du syndicat enseignant, Force ouvrière (FO).
A la demande du secrétaire général de FO, André Bergeron, il constitue des listes d’instituteurs dans 35 départements. Il lance ainsi le syndicat supérieur FO en vue des élections syndicales dans la fonction publique et impose le syndicat de l’avenue du Maine dans un secteur où il était absent.
Il épouse Cécile Sisco, psychanalyste, avec qui il aura deux enfants.
Militant trotskyste tendance Lambert, il devient l’un des tout premiers dirigeants de cette organisation.
Il passe sa thèse de 3e cycle à l’université Paris 7.
Cambadélis s’oppose au dirigeant historique trotskyste, Pierre Lambert, sur la nature du lepénisme et le soutien à François Mitterrand.
Il quitte cette organisation, l'OCI, avec 500 militants. Il fonde ‘’Convergences Socialistes’’ puis lance ‘’l’appel des 1000’’ dans le journal le Monde en 1986 pour " renforcer la gauche au PS et fonder la VIe République. "
Jean Christophe Cambadélis rentre au PS avec ses amis. S’il refuse de créer une tendance de gauche, il rejoint la majorité du PS et intègre l’équipe de campagne de François Mitterrand pour sa réélection. Le président socialiste estimera qu’il est le plus politique de sa génération.
Au lendemain de cette élection, il est élu député du 19e arrondissement de Paris.
Il a créé le "Manifeste contre le Front national" et a inventé le harcèlement démocratique contre le FN.
Au congrès de Rennes du PS, il choisit le courant de Lionel Jospin. Il intègre la direction de ce courant en même temps que DSK et Pierre Moscovici.
Camba, comme on l’appelle, devient membre du bureau national du PS en 1992. Il y sera réélu jusqu’en 2017.
Il a été à l’Assemblée nationale rapporteur général du budget de l’enseignement supérieur. Et, le plus jeune membre de la Haute cour de justice de la République.
À la suite de la démission de Laurent Fabius de la direction du PS, il fait partie de la direction provisoire du PS autour de Michel Rocard.
Cambadélis anime les Assises de la transformation sociale qui déboucheront sur la gauche plurielle.
Rocard battu lors des européennes de 1994, le Conseil national défait l’équipe rocardienne et impose Henri Emmanuelli comme 1er secrétaire du PS. Camba fonde alors les rénovateurs avec Pierre Mauroy, DSK et Martine Aubry et se prononce pour Lionel Jospin contre Henri Emmanuelli lors des premières primaires du PS en vue de l’élection présidentielle de 1995.
Porte-parole et chargé de la presse dans l’équipe de campagne présidentielle de Jospin, il négocie avec le PCF, Les Verts, les Radicaux de Gauche, les amis de Jean-Pierre Chevènement la constitution de la gauche plurielle.
Il devient avec Laurent Fabius l’orateur du groupe parlementaire du PS sur l’interdiction du voile à l’école.
Après des législatives anticipées emportées par la gauche, Cambadélis n’est pas choisi comme premier secrétaire par Lionel Jospin devenu Premier ministre. Il lui préfère François Hollande. Il devient numéro 2 du PS.
Mise en cause pour emploi en partie fictif dans l'affaire de la MNEF, sa feuille de paye ne prend pas en compte son réel temps de travail. Il avait déjà été condamnée pour les mêmes raisons dans une précédente affaire. Il n’est pas déclaré inéligible vu la nature de la peine.
Cambadélis se met en retrait et publie plusieurs livres. Réélu député en 1997, il sera nommé par François Hollande président des universités du PS, responsable de la formation et de la revue théorique du PS.
Le député du 19e arrondissement prend position pour DSK comme candidat à la primaire de 2006 emportée par Ségolène Royal. Il deviendra le bras droit de ce dernier après la défaite de Royal jusqu’à l’auto-élimination de celui qui était devenu le chouchou des sondages.
Après son divorce, il épouse Héloïse Taraud, secrétaire général du mouvement européen, avec qui il aura deux enfants.
En l'absence de DSK, Cambadélis fera campagne avec Martine Aubry lors des primaires de 2011 pour désigner le candidat de la gauche contre Nicolas Sarkozy. Cette dernière devenue première secrétaire en partie grâce à lui, l’a nommé Secrétaire national à l’international et à l’Europe.
François Hollande est élu président. JC Cambadélis présente sa candidature au poste de premier secrétaire du PS, soutenu par le premier ministre Jean-Marc Ayrault, par le président de l’Assemblée Claude Bartolone et par l’ancien secrétaire général du groupe Olivier Faure ainsi que de nombreux maires des grandes villes dont Martine Aubry. Mais les ministres Valls, Peillon, Le Foll, Moscovici et le maire de Paris Bertrand Delanoë s‘opposent à son arrivée. François Hollande finit par choisir Harlem Désir comme premier secrétaire. Cambadélis est nommé secrétaire national à l’international et à l’Europe.
Camba rebondit. Il devient premier vice-président du Parti socialiste européen. Il va coordonner et écrire « le manifesto », programme commun de tous les partis sociaux-démocrates en Europe. À la suite de la défaite des socialistes aux élections municipales en 2014, Il est élu par le Conseil national du PS premier secrétaire.
Cambadélis engage le PS dans la modernisation idéologique avec l’adoption d’une charte social-écologique.
Il est à l’initiative des manifestations, suite aux assassinats terroristes islamistes de Charlie hebdo.
Lance un référendum pour l’unité aux élections régionales où le PS fait mieux que se maintenir après le désastre des municipales.
De l’avis de tous, le premier secrétaire fait du bureau national le dernier lieu de discussion entre les frondeurs et les vallsistes.
Cambadélis gagnera haut la main le Congrès de Poitiers : sa motion obtient 60% et lui est élu à 70% face au chef des frondeurs Christian Paul soutenu par Hamon Baumel et Maurel. Il renouvelle la direction : parité, élus de terrain, mixité sociale et jeunes issus de l’immigration.
Son opposition à la déchéance de la nationalité pour les binationaux et la première loi travail seront une première pour un patron d’un parti au pouvoir sous la Ve République.
Le premier secrétaire organise la protestation face à la centaine d’attaques des permanences du PS. Du jamais vu depuis les années 1930.
Médiapart lance une campagne sur l’usurpation de diplômes du premier secrétaire. L’université de Paris 7 confirme que les diplômes ont bien été obtenus. Et le 1er secrétaire rend publics documents officiels et sa thèse, lors d’une émission politique télévisée. La polémique s’arrête.
Il lance ‘’la Belle alliance populaire’’ regroupant des socialistes, des écologistes, des radicaux, des syndicalistes et des associatifs. L’objectif est de créer une nouvelle fédération qui viendra se substituer au seul PS lors des prochaines présidentielles. Les hollandais s’y opposent ainsi que les frondeurs. Initiative immédiatement contrée aussi par En marche de Macron et « Hé oh la gauche » de Stéphane Le Foll.
Camba rassemble pourtant le PS qui vote à l’unanimité l’organisation des primaires de la belle alliance populaire et rallie les radicaux et les écologistes à ce projet. Celles-ci seront un succès avec 1, 6 millions votants au premier tour et 2 millions au second.
Le retrait de Hollande, président sortant, la défaite de Valls, ancien premier ministre, et la victoire de Hamon aux primaires débouchent sur une déroute électorale et une débandade.
Le premier ministre Bernard Cazeneuve renonce à se présenter aux législatives. Des ministres et des députés rejoignent Macron.
François de Rugy et Manuel Valls qui avaient signé une charte de soutien au vainqueur de la primaire, décident de soutenir officiellement Emanuel Macron.
Devant cette situation, le premier secrétaire renonce à son projet de passer les législatives pour aller aux européennes. Il assume, se présente, il est la cible du rejet, et se fait battre sévèrement. Le 18 juin 2017, il annonce sa démission, mais il organise la transition.
Face à la baisse massive des financements publics suite aux résultats des élections législatives, il décide de vendre Solferino, les locaux historiques du PS, pour organiser l’indépendance et la pérennité financière du PS.
Il engage un sévère plan social et propose une direction provisoire.
Il fait voter au conseil national une résolution qui fait prendre d’emblée au PS ses distances vis à vis de Macron. Tout en refusant l’alliance avec Mélenchon.
En septembre 2017, il quitte définitivement le poste de premier secrétaire.
Cambadélis engage un tour de France en deux livres qu’il publie : « Chronique d’une débâcle » et « la gauche de demain sera girondine ».
Camba est embauché comme chroniqueur sur la chaîne d’info LCI où il sera présent 3 fois par semaine.
Il vient de prendre la présidence d’une association REDS (Réseau d’entraide er défense solidaires) qu’il a créé pour la défense et la promotion du mouvement associatif.