Choisissons !

Dans l’élection présidentielle sous la Vème République, au premier tour on choisit et au second on élimine. 

Alors choisissons ! 

Dans un moment où le pays doute de lui-même, où les crises s’empilent, où la déconstruction républicaine s’amplifie, où la Guerre est là en Europe, les préoccupations programmatiques de la Gauche, quelles que soient ces propositions, me semblent globalement mieux à même de surmonter les urgences : la question structurante du social, celle déterminante de la République et celle de l’interpellation climatique.

L’extrême droite et une partie de la droite ont elles placé au cœur du débat le nationalisme d’exclusion et peu ou prou la lutte contre le grand remplacement.   

Quant aux libéraux de toutes nuances, ils ont la volonté d’accroître l’alignement de notre modèle social sur celui des anglo-saxons : c’est-à-dire la remise en cause de l’État social. 

Ces deux dernières offres qui se veulent le nouveau clivage du pays contiennent en germe une accélération de la décomposition politique. Elles seront sources de crises à venir, accélérant le malaise démocratique, ô combien visible dans l’abstention. 

Le président Macron incarne, lui, la nation en ces temps de guerre. Mais le candidat Macron ne facilite pas l’union nationale par ses mesures sur les retraites ou le RSA qui choquent une partie du pays.

C’est donc au 1er tour à Gauche qu’il faut trouver la solution.  

On nous vante le vote utile de Jean-Luc Mélenchon. C’est assez plaisant pour un homme politique qui refusait, il y a peu, l’union et une démarche utile au nom d’un vote de conviction. Mais pourquoi refuser d’explorer ce chemin ? Jean-Luc Mélenchon ne serait-il pas la gauche aujourd’hui même radicale ? Ce raisonnement ne m’aurait pas choqué en 2017. F Hollande président sortant avait à tort renoncé. Et Benoît Hamon marquait ses convergences avec Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier incarnait alors un républicanisme radical. Il n’était pas mien mais ne me rebutait pas.

Mais depuis, le Mélenchon de 2022 a rompu à plus d’un titre avec celui de 2017. D’abord, avec sa tradition républicaine au nom d’une créolisation qui n’est pas une hybridation sur la base des principes républicains mais une concession à la communautarisation de la France. Ensuite, le refus des corps intermédiaires des partis, des syndicats ou associations au profit d’un peuple déifié tournant le dos à toute politique contractuelle, au parlementarisme, à la décentralisation. Enfin, le soutien de fait à Poutine au nom de l’anti-américanisme qui nous place malheureusement de chaque côté de la barricade.  

Ce Mélenchon s’éloigne de la République, accroît les clivages en radicalisant les débats, promeut une politique économique qui se refuse à prendre en compte la réalité et l’inflation consécutive à la guerre. Cette orientation ne peut, ni être un refuge faute d’autre chose, ni un viatique pour rassembler la gauche et le pays 

Les écologistes ? Ils voyaient leur heure s’avancer. Olivier Faure, le premier secrétaire du PS n’a d’ailleurs pas caché, un temps, son inclination pour ces derniers. Mais ils ont tout vendangé au nom d’une radicalité écologiste incarnée par Madame Rousseau, au point de voir cette dernière être exclue de la fin de campagne du candidat écologiste Jadot. Les propositions économiques et sociales inspirées par la même radicalité ont achevé de convaincre le pays qu’il y avait certainement une urgence écologique mais pas des écologistes. 

Anne Hidalgo ? Elle s’est vue opposer à sa gestion parisienne au point de refuser de voir ses propositions présidentielles. Or son programme est de loin le plus équilibré, le plus solide et le plus social.

Elle incarne dans le moment que traverse notre pays une Gauche responsable, protectrice, gage d’un nouvel avenir. 

On évoque ici ou là l’argumentaire de la bonne campagne ou de la bonne candidature. Cela s’entend mais n’emporte pas la conviction car la présidentielle ce n’est pas un concours de Marketing mais un dessein pour le pays avant d’être un destin.

Dans une compétition écrasée par la guerre en Europe, au point de s’interroger, non sur la légitimité du futur président mais sur son assise politique pour affronter les défis, rien n’aura été purgé par un vrai débat. Il faut mettre de la raison dans son choix et non s’abandonner aux passions, toujours mauvaises conseillères.

Il faut donc voter Anne Hidalgo.